À la rencontre des vignerons suédois

“Le vin suédois est bon, mais pas non plus extraordinaire.” Cité par le site de la BBC, le journaliste spécialisé Per Karlsson mesure le chemin que doivent encore parcourir les vignerons installés dans le pays scandinave. “La main-d’œuvre reste chère, et s’il y fait légèrement plus chaud qu’avant, le climat reste problématique. Et d’un point de vue marketing, la bataille n’est pas gagnée.”

Ils prennent garde à ne pas “trop compter sur les effets du dérèglement climatique”, mais les vignerons rencontrés par le média britannique s’en accommodent. Dans le sud de la Suède, au Danemark, au Canada et même en Norvège, un secteur vinicole à vocation commerciale émerge “dans des régions situées sous le cercle polaire” et “exploite à son avantage les étés plus chauds”.

En Suède, où “les producteurs de vin sont de plus en plus nombreux, le domaine viticole recouvre entre 150 et 200 hectares” – contre 796 000 en France en 2020. “Les viticulteurs ont commencé à trouver leurs marques vers 2010, quand les cépages hybrides résistants au froid de type solaris ont été importés d’Allemagne.” Le solaris offre des “vins blancs ou pétillants avec une grande teneur en acidité”, et “des tonalités florales, des notes de pomme verte, de fleurs de sureau et de poire”.

“L’année dernière, nous avons eu notre plus belle récolte, alors que dans le reste de l’Europe, c’était la catastrophe”, raconte Claes Bartoldsson à la BBC. Quelque 25 000 bouteilles sont sorties cette année de son domaine du comté de Halland, dans le sud-ouest du pays, et le vigneron aspire à multiplier sa production par dix. “Pour les premiers à s’être lancés dans la viticulture, il n’y avait aucune garantie d’obtenir une bonne récolte chaque année”, se souvient une horticultrice et chercheuse à l’Université suédoise des sciences agricoles.

Aux cahiers des charges “stricts” des appellations en France ou en Italie – qui dictent quel type de raisin peut être cultivé, et où –, ces vignerons suédois préfèrent des cépages hybrides mais résistants, qui ne nécessitent pas ou peu de pesticides et de fongicides. “La plupart de ces nouvelles régions viticoles n’ont pas mis en place de réglementations – une liberté que les viticulteurs trouvent plus viable à long terme.”

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