À Paris, l’Arc de Triomphe fermé après une action de la CGT

Ce mercredi 5 avril, des membres des branches Culture et Spectacle de la CGT ont occupé l’Arc de Triomphe, à Paris, y déployant une large banderole contre la réforme des retraites.
Ce mercredi 5 avril, des membres des branches Culture et Spectacle de la CGT ont occupé l’Arc de Triomphe, à Paris, y déployant une large banderole contre la réforme des retraites.

RÉFORME DES RETRAITES - « Et l’Arc de Triomphe il est à qui ? Il est à nous ! » Ce mercredi 5 avril vers 11 heures, au cœur de Paris, l’Arc de Triomphe a été fermé au public pendant environ une heure après l’occupation du bâtiment emblématique par des opposants à la réforme des retraites.

« Le monument a rouvert à midi », a précisé à l’Agence France presse le centre des monuments nationaux, au moment même où l’intersyndicale sortait d’une réunion à Matignon, où elle venait d’être reçue par la Première ministre Élisabeth Borne.

Jointe en début d’après-midi par Le HuffPost, Lucie, comédienne syndiquée à la CGT, était pourtant toujours sur le toit du monument, au milieu des touristes qui avaient repris les visites. « Ça se passe très bien, même avec la sécurité du lieu qui nous a expliqué que ce n’était pas la première fois qu’une banderole du genre était affichée là-haut. Tout se passe très joyeusement ! » Et d’ajouter, au sujet des visiteurs du site : « quand on ne bloque pas l’entrée, c’est toujours plus facile et acceptable. Et puis ça permet de communiquer à l’international sur cette réforme ».

« 64, c’est non ! »

Les opposants au texte phare du second quinquennat Macron s’étaient rassemblés à l’appel de la CGT Culture et Spectacle. Ils ont installé une large banderole au sommet du bâtiment, situé place de l’Étoile, sur laquelle on pouvait lire en lettres capitales noires : « 64, c’est non ! ».

Une référence à l’âge de départ à la retraite prévu par la réforme, qui était également largement reprise dans les chants entonnés par les occupants du site touristique. « La retraite à 60 ans, on s’est battus pour la gagner, on se battra pour la garder », pouvait-on par exemple entendre, comme vous pouvez le voir dans les différentes vidéos tournées au sommet du monument.

« Moi je suis comédienne, c’est un métier pour lequel il faut être en forme physiquement et on n’est déjà pas certains de pouvoir aller jusqu’au bout. Et c’est pareil pour les musiciens par exemple. Alors si ça passe à 64 ans… », explique encore Lucie, de la CGT, pour justifier l’action du jour. Avant de préciser que celle-ci s’inscrit dans une dynamique de mobilisation du secteur de la culture. « Il y a eu le Louvre la semaine dernière, le théâtre du Châtelet, des grèves au théâtre et à l’opéra la semaine dernière… »

« À l’heure où les organisations syndicales sont reçues à Matignon, la CGT-Culture et la CGT-Spectacle ont choisi de réaffirmer leur volonté d’aller jusqu’au retrait du projet de réforme des retraites », expliquent encore les branches culture et spectacle du syndicat dans un communiqué accompagné de photos de cette action.

Onzième journée de mobilisation ce 6 avril

Celle-ci « s’inscrit dans les luttes menées par toutes les travailleuses et tous les travailleurs, grévistes et les jeunes pour une vie digne et contre le passage en force d’Emmanuel Macron et son gouvernement », ajoute le texte de la CGT.

Réclamée de longue date par les différentes organisations, la rencontre entre Élisabeth Borne et l’intersyndicale s’est soldée ce mercredi matin par un « échec », comme l’ont déploré les responsables syndicaux, en tête desquels Laurent Berger de la CFDT et Sophie Binet, la nouvelle cheffe de la CGT. Tous deux ont regretté le refus de la Première ministre de retirer la réforme contestée et fustigé un rendez-vous « inutile ».

L’occupation de l’Arc de Triomphe intervient alors qu’une nouvelle journée de mobilisation est prévue ce jeudi 6 avril. Il s’agira de la onzième du genre et elle aura comme les précédentes pour objectif d’obtenir le retrait du projet de loi, adopté au parlement après un recours au 49.3, et en cours d’examen par le Conseil constitutionnel.

Dans le communiqué de la CGT, on peut d’ailleurs lire : « Nous restons toutes et tous ensemble mobilisés, et nous appelons toutes et tous à participer aux manifestations du 6 avril pour gagner le retrait du projet de réforme des retraites. Notre lutte continue ! » De leur côté, les manifestants de l’Arc de Triomphe, eux, ont indiqué au HuffPost s’apprêter à quitter le monument après leur coup d’éclat. Avec une condition pour cela : s’assurer qu’il n’y ait pas de contrôle d’identité à la descente.

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