À Nice et Rennes, deux personnes tuées par des tirs policiers en moins de 24h

This picture taken in Paris February 11, 2022 shows the logo of French police displayed on a car. (Photo by Sameer Al-DOUMY / AFP)
SAMEER AL-DOUMY / AFP This picture taken in Paris February 11, 2022 shows the logo of French police displayed on a car. (Photo by Sameer Al-DOUMY / AFP)

SAMEER AL-DOUMY / AFP

Un homme tué à Nice et une femme tuée à Rennes par des tirs policiers après un refus d’obtempérer. (photo d’illustration)

POLICE - Un homme tué à Nice, après une femme décédée à Rennes : en moins de 24 heures, deux personnes ont été tuées par des tirs policiers, lors de deux refus d’obtempérer, à l’issue d’un banal contrôle routier dans un cas, d’une opération antidrogue dans l’autre.

Sur la côte d’Azur, c’est le conducteur d’un véhicule volé, de nationalité tunisienne, qui a perdu la vie, après avoir été repéré, vers 16h30, par une brigade de sécurité routière, en train de « zigzaguer dangereusement » sur la voie Mathis, la voie rapide qui contourne Nice, selon la Direction départementale de la sécurité publique.

Les policiers ont fait signe au conducteur de les suivre mais le véhicule a accéléré et pris une voie de sortie. « Coincé dans le flux de la circulation », le véhicule en fuite aurait alors fait demi-tour pour se retrouver face à la voiture de police, qu’il aurait percutée « à plusieurs reprises », toujours selon la DDSP.

Un des fonctionnaires de police, descendu sur la chaussée, a alors tiré « une fois », selon une autre source policière. Le conducteur, malgré des tentatives de réanimation, est décédé sur place.

Le conducteur « est un Tunisien d’une trentaine d’années, installé dans notre région depuis un an », a indiqué à l’AFP Anthony Borré, 1er adjoint au maire de Nice Christian Estrosi. « Il circulait sans permis à bord d’un véhicule volé immatriculé dans le Var », a ajouté l’élu.

Le passager du véhicule, lui aussi d’une trentaine d’années, dont la nationalité n’a pas été précisée, a été interpellé.

Les deux policiers, légèrement blessés dans le choc entre les deux véhicules, ont été transportés à l’hôpital.

Dans un tweet, Christian Estrosi a dit apporter son « soutien total aux agents » de la police nationale des Alpes-Maritimes : « Face à un conducteur qui leur a foncé dessus délibérément, ils ont dû faire usage de leur arme pour le neutraliser », a-t-il affirmé.

Tuée par ricochet

« Les refus d’obtempérer sont un délit et se multiplient », a dénoncé M. Estrosi, selon qui des policiers municipaux niçois auraient été confrontés « à deux refus d’obtempérer particulièrement violents » lors de ces dernières 24 heures.

Cette nouvelle affaire est intervenue quelques heures à peine après qu’une femme de 22 ans a été tuée et un homme de 26 ans blessé à Rennes, là aussi par le tir unique d’un policier, lors d’une interception menée dans le cadre d’une opération anti-drogue.

Vers 1h du matin mercredi, un policier aurait fait usage « à une reprise » de son arme de service, alors que des collègues de la police judiciaire de Rennes et de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Nantes procédaient à l’interception d’un véhicule « dans le cadre d’une enquête pour infraction à la législation sur les stupéfiants », a indiqué le procureur de Rennes Philippe Astruc.

Le conducteur du véhicule, connu pour trafic de drogue selon la police, a été touché au bras. Interpellé et placé en garde à vue, l’homme a été brièvement examiné à l’hôpital pour sa blessure et en était déjà sorti mercredi matin.

Touchée par ricochet, sa passagère est par contre décédée. Domiciliée à Rouen et inconnue des services judiciaires, la jeune femme, compagne du conducteur, est décédée malgré l’intervention des secours à 2h15, sur une bretelle de sortie de la rocade de Rennes.

Selon Yoann Leandri, secrétaire régional adjoint zone ouest du syndicat Unsa Police, « le délinquant est venu délibérément percuter le dispositif de police en se servant du véhicule à très grande vitesse comme une arme par destination ».

Outre la procédure initiale pour trafic de stupéfiants, deux nouvelles enquêtes ont été ouvertes sur ce dossier : une par l’IGPN, la police des polices, pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, une autre par la police judiciaire de Rennes, pour tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique.

Sur 14 240 refus d’obtempérer comptabilisés l’année dernière par la police nationale, 157 cas concernent des « usages d’armes à feu sur des véhicules en mouvement », selon des chiffres de la police.

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