À Nantes, une "buvette anti-flics" condamnée par la classe politique, les auteurs sanctionnés

Cible des critiques, la maire PS de Nantes, Johanna Rolland, explique que cet « habillage » n’a jamais été « présenté, ni validé par l’équipe d’organisation. »

Triple action. La maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland, a dénoncé ce mardi 4 juillet, « avec la plus grande fermeté » le décor anti-police d’un jeu installé lors d’un festival organisé par la ville le week-end précédent. Des sanctions ont été prises, une enquête interne est lancée, et le préfet a signalé les faits à la justice.

« À aucun moment, cet habillage de la buvette, gérée par des membres d’un collectif associatif, n’a été présenté, ni validé par l’équipe d’organisation qui n’a donc pas pu prendre en amont connaissance des dessins et inscriptions », a ainsi indiqué la maire de Nantes dans un communiqué.

Une réaction qui fait suite à une première prise de position bien moins véhémente. La veille, la ville se bornait en effet à « déplorer ce manque de vigilance collectif. »

Le ton a donc changé en 24 heures. Les dessins « ont été occultés rapidement après qu’une personne du public soit venue interpeller un des organisateurs à ce sujet », précise désormais Johanna Rolland, également secrétaire déléguée du Parti socialiste.

Les responsables bannis du festival

Une enquête interne a en outre été diligentée pour « comprendre ce qui avait conduit à cette situation », toujours selon les mots de l’édile, qui précise que les responsables « ne pourront évidemment plus participer aux prochaines éditions » du festival.

Selon des images diffusées dans la presse locale, on peut voir un stand « Acab [All cops are bastards, tous les flics sont des salauds, un slogan anti-police bien connu] Game » avec un dessin où figure notamment un policier à terre baignant dans une mare de sang. De quoi provoquer l’indignation de nombreux élus sur les réseaux sociaux.

« Nantes tombe dans les mains de celles et ceux qui prônent la haine de la République et de la police », a par exemple écrit sur Twitter la conseillère municipale d’opposition et ancienne députée de Loire-Atlantique Valérie Oppelt. « Ignoble », ajoute pour sa part Éric Ciotti sur Twitter, à l’unisson de plusieurs de ses collègues LR.

Dans un communiqué, le préfet de Loire-Atlantique a également réagi. « Dans le cadre du festival les “Scènes Vagabondes” (...) des membres du public ont constaté la présence d’une buvette dont les décors présentaient des slogans et dessins inacceptables. En effet, ceux-ci comportaient un "jeu" anti-police, qui représentait notamment des policiers morts ou blessés. »

Le préfet Fabrice Rigoulet-Roze dit condamner « avec la plus grande fermeté la présence de ces visuels qui ne sont rien d’autre que des appels à la haine ». Et d’indiquer qu’il a « procédé à un signalement au procureur de la République, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale ». Les « Scènes vagabondes » est un festival artistique de plein air qui a été organisé par la ville de Nantes dans le parc de la Roseraie du vendredi 30 juin au dimanche 2 juillet.

À voir également sur Le HuffPost :

Sur la cagnotte pour le policier, Manuel Bompard renvoie le gouvernement à celle de Christophe Dettinger

La cagnotte en soutien au policier qui a tué Nahel dénoncée par Hakim Jemili

VIDÉO - L'homme à l'origine de la collecte de fonds pour le policier qui a abattu Nahel accuse la famille et le système judiciaire d'être à l'origine de sa mort