À Hambourg, une fusillade fait plusieurs morts et des blessés

Plusieurs personnes ont été tuées dans une église, le ou les tireurs toujours en fuite
Plusieurs personnes ont été tuées dans une église, le ou les tireurs toujours en fuite

INTERNATIONAL - Une fusillade a fait au moins sept morts et huit blessés grave à Hambourg en Allemagne. « Des coups de feu » ont été tirés dans une église du quartier de Gross Borstel à Hambourg, et « plusieurs » personnes ont été tuées et d’autres grièvement blessées, a annoncé ce jeudi 9 mars au soir la police de la métropole portuaire du nord de l’Allemagne. Un tireur pourrait faire partie des personnes tuées, selon les forces de l’ordre.

« Un grand nombre de forces de l’ordre sont sur place », ajoute sur Twitter la police de Hambourg. Les faits se sont déroulés « dans une église des Témoins de Jéhovah » du nord de la ville, vers 21h00, écrit le quotidien populaire Bild.

Plusieurs médias allemands faisaient état, vers minuit, d’au moins sept morts et huit blessés grave, mais aucun bilan officiel n’a été pour le moment annoncé. Le quotidien Bild évoque un « bain de sang » et affirme que les faits se sont déroulés « dans une église des Témoins de Jéhovah ». « Vers 21 heures, un ou plusieurs inconnus ont tiré sur des personnes dans une église », a de son côté indiqué l’Office fédéral de protection civile.

Un (ou le) tireur toujours dans le bâtiment, peut-être mort

Si dans un premier temps il a été annoncé que le ou les tireurs étaient en fuite, la police a par la suite annoncé qu’il est possible qu’un (si ce n’est le) tireur fasse partie des personnes tuées. Il y a « des indications qu’un auteur se trouve éventuellement dans le bâtiment, éventuellement même parmi les morts », a indiqué un porte-parole de la police sur la chaîne de télévision NTV, indiquant n’avoir à ce stade « aucune indication sur des auteurs en fuite ».

Plus tard dans la nuit, les policiers ont annoncé sur Twitter avoir découvert un corps « dans une maison paroissiale à Gross Borstel et nous pensons qu’il pourrait s’agir d’un auteur » des tirs. « A ce stade, on suppose qu’il n’y avait qu’un tireur », ont-ils précisé.

L’Office fédéral de protection civile a levé dans la nuit, peu après 03H00 locales, l’alerte officielle de danger déclenchée en cas d’attaque pour dissuader les habitants de sortir de chez eux.

La population de la cité portuaire a en effet été avertie d’un « danger extrême » via l’application d’alerte catastrophe, la police appelant à éviter la zone concernée. « Mettez-vous immédiatement à l’abri dans un bâtiment », ajoutait le message demandant de « ne téléphoner qu’en cas d’extrême urgence, pour ne pas surcharger les lignes ».

Pas encore d’indications sur le mobile

Les forces de l’ordre « ont été appelées vers 21h15 pour signaler des coups de feu tirés dans le bâtiment » de trois étages, situé dans le quartier de Gross Borstel, au nord de la seconde plus grande ville d’Allemagne, a rapporté un porte-parole de la police sur la chaîne NTV.

Les forces d’intervention ont « pénétré très rapidement dans l’immeuble et y ont trouvé des morts et des blessés graves », selon ce porte-parole. A l’intérieur, les agents ont également entendu un coup de feu « provenant de la partie supérieure de l’immeuble » et ont trouvé une autre personne, a poursuivi le porte-parole, soulignant « ne pas pouvoir encore donner d’indications » sur le mobile. « Le soir, il y avait une manifestation des Témoins de Jéhovah dans le bâtiment », a -t-il ajouté.

« Les nouvelles en provenance d’Alsterdorf/Gross Borstel sont bouleversantes », a réagi sur Twitter le maire de la ville, le social-démocrate Peter Tschentscher. « Les forces d’intervention travaillent d’arrache pied à la poursuite des auteurs et à l’élucidation du contexte ».

Le statut des témoins de Jéhovah différent en France et en Allemagne

Fondés au XIXe siècle aux Etats-Unis, les Témoins de Jéhovah se considèrent comme les héritiers du christianisme primitif et font constamment et uniquement référence à la Bible.

Le statut de l’organisation varie d’un pays à l’autre : ils sont considérés au même titre que les « grandes » religions en Autriche et en Allemagne, comme un « culte reconnu » au Danemark, comme « confession religieuse » en Italie.

En France, nombre de leurs branches locales ont le statut d’« association cultuelle », et ce mouvement rigoriste est régulièrement accusé de dérives sectaires.

L’Allemagne prise pour cible pour son engagement contre l’EI

Les autorités allemandes restent sur le qui-vive ces dernières années face à une double-menace terroriste, le jihadisme et l’extrémisme de droite.

L’Allemagne a été victime d’attaques jihadistes, en particulier un attentat au camion-bélier revendiqué par le groupe Etat islamique qui avait fait 12 morts en décembre 2016 à Berlin. Cette attaque jihadiste est la plus meurtrière jamais commise sur le sol allemand.

L’Allemagne reste une cible pour des groupes jihadistes, en particulier en raison de son engagement au sein de la coalition combattant le groupe EI en Irak et en Syrie et dans celle qui avait été déployée en Afghanistan après 2001.

Depuis 2013 et jusqu’à fin 2021, le nombre d’islamistes considérés comme dangereux se trouvant en Allemagne a été multiplié par cinq pour s’établir actuellement à 615, selon le ministère de l’Intérieur. Celui des salafistes est lui évalué à environ 11.000, soit deux fois plus qu’en 2013.

Une menace terroriste à plusieurs origines

Après une mise en garde du FBI, les autorités allemandes avaient notamment annoncé le 8 janvier l’arrestation de deux Iraniens soupçonnés d’avoir voulu commettre un attentat « islamiste » chimique à la ricine et au cyanure.

Une autre menace pèse sur l’Allemagne, incarnée par l’extrême droite, après plusieurs attaques meurtrières ces dernières années visant des lieux communautaires ou religieux.

Dans l’attentat raciste de Hanau, près de Francfort (ouest), perpétré en février 2020, un Allemand impliqué dans la mouvance complotiste avait abattu neuf jeunes, tous d’origine étrangère.

Entre 2000 et 2007, un groupuscule néonazi baptisé NSU avait déjà assassiné neuf migrants et une policière. Deux de ses membres se sont suicidés avant leur arrestation et le troisième, une femme, a été condamnée à une peine de prison à perpétuité.

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