À Gaza, « pause humanitaire » ou « cessez-le-feu » ? Les dirigeants de l’UE se réunissent sur la guerre Israël-Hamas

Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE se réunissent à compter de ce jeudi 26 octobre à Bruxelles avec une question brûlante à l’ordre du jour : la situation au Proche-Orient et la guerre entre Israël et le Hamas (photo d’illustration : Emmanuel Macron et Olaf Scholz en discussion à Bruxelles en juin 2023)
JOHN THYS / AFP Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE se réunissent à compter de ce jeudi 26 octobre à Bruxelles avec une question brûlante à l’ordre du jour : la situation au Proche-Orient et la guerre entre Israël et le Hamas (photo d’illustration : Emmanuel Macron et Olaf Scholz en discussion à Bruxelles en juin 2023)

DIPLOMATIE - Le poids des mots. Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne se réunissent à compter de ce jeudi 26 octobre à Bruxelles avec une question brûlante à l’ordre du jour : la situation au Proche-Orient et la guerre entre Israël et le Hamas, qui dure depuis près de trois semaines et a fait des milliers de morts de part et d’autre.

Les 27 ont unanimement condamné l’attaque du Hamas lancée le 7 octobre et appellent d’une seule voix à des livraisons urgentes d’aide humanitaire à Gaza, où près de 2 millions d’habitants manquent de tout, en particulier d’eau et d’électricité, depuis le blocus strict décidé par Israël.

Mais sous quels termes vont-ils appeler à une désescalade, en particulier alors que se profile une attaque terrestre de l’Etat hébreu dans la bande de Gaza ? C’est tout l’enjeu, alors que l’Union européenne est traditionnellement divisée entre les États membres les plus pro-palestiniens, comme l’Irlande et l’Espagne, et les plus fervents défenseurs d’Israël, comme l’Allemagne et l’Autriche.

Les premiers sont plutôt enclins à demander, comme le fait l’ONU, un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ». De son côté, l’Allemagne défend la mise en place de « fenêtres humanitaires », à savoir des « fenêtres spatiales et temporelles pendant lesquelles il n’y a pas de tirs », selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

La différence sémantique est importante, puisqu’elle n’appelle pas Israël à mettre fin à sa riposte militaire. « Faire comme s’il fallait faire la paix ou instaurer un cessez-le-feu n’est pas adapté à la situation actuelle », a justifié ce mercredi 25 octobre le porte-parole du chancelier Olaf Scholz, Steffen Hebestreit.

Lors de son déplacement au Proche-Orient, qui l’a mené en Israël, en Cisjordanie, en Jordanie et en Égypte, Emmanuel Macron a semblé pencher du côté allemand, reconnaissant que « cibler des groupes terroristes de manière totalement identifiée, c’est un choix qui appartient [à Israël], qui correspond à la définition [du droit international] ». Et de réitérer, avant de monter dans l’avion qui le ramenait vers Paris, le droit d’Israël à se « défendre » et à « protéger » sa population, « dans un cadre qui est celui du respect des populations civiles ».

Pour l’instant, c’est cette position qui l’a emportée chez les 27 : après des jours de négociations entre les diplomates des États membres, la dernière version de travail de la déclaration qui sera adoptée à l’issue du Conseil européen appelle « à des couloirs et des pauses humanitaires » pour pouvoir acheminer de l’aide aux populations civiles dans la bande de Gaza. La version précédente évoquait « une pause humanitaire », au singulier.

Mais cette version de travail peut encore être modifiée par les chefs d’États et de gouvernement eux-mêmes.

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