À la COP15, les pays du Nord refusent toujours de financer un fonds pour la biodiversité

Protestors from the International Indigenous Forum on Biodiversity (IIFB) demonstrate outside of the room where negotiators are meeting to discuss Target 3 (30x30 target) at the United Nations Biodiversity Conference (COP15) in Montreal, Quebec, Canada on December 10, 2022. - Indigenous leaders hope to send a clear message to governments that the intentions of Target 3 cannot not be realized without respecting the full rights indigenous communities. Target 3 would need to include

COP15 - La création d’un nouveau fonds mondial pour la biodiversité, réclamé par les pays du Sud, « prendrait des années », a déclaré ce mardi 13 décembre le ministre canadien de l’Environnement à la COP15 de Montréal, appuyant la position du Nord qui veut privilégier une réforme des flux financiers existants.

La question financière est l’un des principaux points de blocage à la Conférence des Nations unies sur la biodiversité, qui tente de sceller un cadre mondial pour stopper d’ici 2030 la destruction des écosystèmes et de ses ressources indispensables à l’humanité.

Des dizaines de pays, emmenés par le Brésil, l’Inde, l’Indonésie et l’Afrique réclament à l’unisson des « subventions financières d’au moins 100 milliards de dollars par an, ou 1% du PIB mondial jusqu’en 2030 » pour mettre en œuvre ce « pacte de paix avec la nature ». Dix fois plus que les montants d’aides actuels et autant que ceux promis pour la lutte contre le réchauffement climatique.

« Les pays du Nord comprennent que l’ambition doit être accompagnée de ressources financières » et « ont compris le besoin d’avoir accès à des sources de financement qui soient transparentes, prévisibles et accessibles », a assuré le ministre canadien Steven Guilbeault lors d’une conférence de presse, à mi-parcours du sommet prévu jusqu’au 19 décembre.

« Les ambitions doivent être réalisables »

Mais « la création d’un nouveau fonds pourrait prendre des années », a-t-il mis en garde, invoquant les sept années passées à installer l’actuel Fonds mondial pour l’environnement (FEM).

« Il serait préférable d’utiliser les fonds existants » et de poursuivre l’alignement de la finance mondiale. « C’est là-dessus que nous allons travailler » a-t-il ajouté.

« Il faut par contre s’entendre sur le fait que ça ne peut pas être que de l’argent public », a-t-il déclaré, invitant à « regarder à toutes les sources de financements » : « privées, philanthropiques, publiques » ainsi que « la Banque mondiale, le FMI et les autres banques de développement ».

« Nous pensons que tous les objectifs peuvent être acceptés », a tenté de rassurer le président de la COP15, Huang Runqiu, ministre chinois de l’Écologie et de l’Environnement, alors que la COP15 n’a encore enregistré aucune avancée majeure à une semaine du terme des négociations.

Mais « les ambitions doivent être réalisables » et « il faut s’assurer que le cadre puisse être appliqué sur le terrain », a-t-il rappelé, alors que les délégués des 193 pays présents continuent de négocier âprement des objectifs chiffrés : protéger 30% des terres et des mers, réduire de moitié les pesticides, restaurer 20 ou 30% des terres dégradés, etc.

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