À Châteauroux, Amiens ou Brest : après les émeutes, de nombreux élèves ne pourront pas revenir sur les bancs de l'école lundi

Un peu partout en France, plusieurs dizaines d'écoles maternelles, primaires et de collèges ne pourront pas rouvrir leurs portes lundi, après avoir été pris pour cible par les émeutiers.

À Amiens, Châteauroux, Dijon ou encore Brest, plusieurs milliers d'élèves ne pourront pas retrouver les bancs de l'école ou du collège lundi, alors que des dizaines d'établissements scolaires ont été pris pour cibles et dégradés dans les émeutes qui ont secoué le pays ces derniers jours après la mort du jeune Nahel, 17 ans.

Une cinquantaine d'établissements scolaires ont été dégradés dans la nuit de mercredi à jeudi, puis une soixantaine le lendemain. Parmi eux, six ont été incendiés ou tellement dégradés qu'ils ne rouvriront pas avant la fin de l'année, comme le collège Sophie Germain de Strasbourg. L'école Marguerite Perey, elle, est fermée jusqu'à nouve ordre, selon France Bleu Alsace.

Des salles de classe saccagés ou incendiées

À Brest, une partie des locaux de la cantine de l'école Paul-Dukas a été détruite par les flammes dans la nuit de samedi à dimanche, selon France Bleu Finistère. Une centaine de mètres carrés a été ravagées et le maire a ainsi dû mettre en place différentes solutions afin de pouvoir assurer la cantine aux quelques 130 élèves lundi. Des plateaux froids servis sur place et des cars pour emmener les enfants dans d'autres cantines ont été envisagés.

Même constat au collège Rosa-Parks de Châtearoux. Après avoir été la cible de projectiles dans la nuit de vendredi à samedi, la directrice de l'établissement a indiqué à La Nouvelle République que le collège ne rouvrirait pas ses portes lundi.

L'école Michel-Ange d'Amiens restera fermée lundi, après l'incendie de ses locaux dans la nuit de jeudi à vendredi. La maire de la ville, Brigitte Fouré a fait savoir que les enfants seraint accueillis dans d'autres établissements lundi. À l'école Jacques Prévert en revanche, où des cahiers ont été jetés au sol et de l'essence aspergé partout, les élèves devraient pouvoir retourner en classe ce lundi, d'après nos confrères du Courrier Picard.

Le sort de plusieurs établissement est encore incertain, quelques heures seulement après les dernières dégradations. À Grenoble par exemple, France 3 Auvergne Rhône Alpes rapporte que les écoles Balmes et Langevin ont été dégradées entre jeudi et vendredi, ainsi que deux écoles de la ville de Fontaine en Isère. Mais on ignore encore à ce stade si celles-ci seront rouvertes lundi.

À Dijon également, la salle de classe de l'école Champollion a été incendiée en fin de journée samedi. La première adjointe de la ville de Dijon Nathalie Koenders ignorait si les cours pourraient reprendre lundi matin. "Il nous faudra peut-être fermer cette école une semaine plus tôt. Rien n'est encore certain", confiait-elle à France Bleu Côte-d'Or.

Nombre de kermesses annulées en Île-de-France

En Île-de-France et dans les Hauts-de-Seine, de nombreuses kermesses de fin d'année ont toutes été annulées par mesure de sécurité, notamment à l'école maternelle Ambroise Paré de Colombes. Le ministère de l'Education nationale "a demandé aux académies de procéder à des annulations au cas par cas en fonction des situations locales" pour les fêtes de fin d'année organisées dans les écoles et les établissements en soirée.

Une immense déception pour les enseignants, les parents et la cheffe d'établissement qui se faisaient une joie de finir l'année sur ce moment festif.

"On est déçus... Ça fait des années et des années que les élèves n'ont aps eu de kermesse. Il y a eu les années Covid", a déclaré la directrice de l'école au micro de BFMTV.

À Bezons (Val d'Oise), la façade en bois de l'école primaire Angela-Davis a été incendiée dans la nuit de mercredi à jeudi mais les dégâts étaient limités et les élèves ont tout de même pu être accueillis jeudi.

Cette vague de violence a même valu à Jean-Luc Mélenchon de lancer un appel à "ne pas toucher" aux écoles et aux "bibliothèques" vendredi, après plusieurs nuits de violences urbaines.

Article original publié sur BFMTV.com

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