À cause de la précarité, les étudiants sautent en moyenne 3,5 repas par semaine

Des étudiants lors d’une distribution alimentaire à Paris.
ALAIN JOCARD / AFP Des étudiants lors d’une distribution alimentaire à Paris.

PRÉCARITÉ - « S’endormir le ventre vide et étudier le ventre vide, ce ne sont pas des conditions pour faire des études. » Ces mots sont ceux de Sarah Biche, la vice-présidente chargée des affaires sociales de la Fage – le premier syndicat étudiant, interviewée par Franceinfo. Le dernier rapport du syndicat, publié ce mercredi 10 janvier, dénonce la précarité des étudiants ainsi que le coût de la vie.

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Comme le relaye Franceinfo, selon l’étude, ils sont environ 19 % à déclarer ne pas manger à leur faim. En moyenne, les étudiants sautent 3,5 repas par semaine. Cette enquête intitulée « Bouge ton Crous » a été menée auprès de 7 531 étudiants du 23 septembre au 10 décembre 2023 via un questionnaire en ligne.

Cette situation vaut autant pour les boursiers que les non-boursiers. Les premiers sont 28 % à ne pas manger à leur faim, contre 16 % pour les seconds. Et près d’un étudiant sur deux n’a pas les moyens de s’acheter des fruits et légumes frais chaque semaine.

Alors qu’un repas au Crous coûte en moyenne 3,30 €, un étudiant non boursier sur cinq renonce à y manger en raison du prix. Pour remédier à cette situation, la Fage réclame la généralisation à tous les étudiants – et pas uniquement pour les boursiers – de la tarification de la restauration à un euro ainsi que la mise en place de services de restauration étudiante sur tous les sites de formation.

Des facteurs d’échecs académiques

L’étude se penche également sur les logements du Crous. Près d’un tiers des personnes (37 %) qui n’y ont pas d’appartement aimerait en avoir un, un chiffre qui grimpe à 58 % en Île-de-France. La raison ? Le prix des loyers (pour 65 % des personnes interrogées).

Mais ces logements ne font pas que des envieux. 32 % des étudiants qui n’ont pas d’appartement au Crous n’aimeraient pas y habiter, à cause de l’insalubrité qui règne dans certains bâtis (mauvaise isolation, nuisibles...).

Premier poste de dépense pour les étudiants, le logement est « quelque chose de capital dans l’accès aux études et c’est un facteur d’échec académique », rappelle Sarah Biche. Mais le premier facteur d’échec académique, selon l’étude, reste la précarité. 41 % des étudiants interrogés affirment avoir besoin de se salarier à côté de leurs études. Parmi eux, 32 % travaillent plus de 12 heures par semaine.

Pour lutter contre la précarité, la Fage réclame ainsi le gel des loyers et charges locatives, ou encore la construction massive de logements étudiant.

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