À la Berlinale, « Sur l’Adamant » de Nicolas Philibert a reçu l’Ours d’or

Ce réalisateur français a recu l’Ours d’or de la 73e édition de la Berlinale, ce samedi 25 février.
TOBIAS SCHWARZ / AFP Ce réalisateur français a recu l’Ours d’or de la 73e édition de la Berlinale, ce samedi 25 février.

CULTURE - Deux des prix les plus prestigieux pour des Français. Le documentaire « Sur l’Adamant » du Français Nicolas Philibert, sur une péniche qui accueille des personnes souffrant de troubles psychiques à Paris, a remporté ce samedi 25 février l’Ours d’or du festival de cinéma de Berlin. Le réalisateur français Philippe Garrel a lui obtenu l’Ours d’Argent du meilleur réalisateur pour « Le Grand Chariot », un film tourné avec ses enfants.

Deux décennies après l’immense succès de « Être et avoir », Nicolas Philibert offre une plongée dans l’univers psychiatrique, premier film d’une trilogie à ce sujet. « J’ai tenté d’inverser l’image que nous avons toujours des fous, si discriminante », a déclaré le documentariste, lisant un petit discours préparé en anglais après avoir reçu son prix.

Dans son documentaire, l’équipe de Nicolas Philibert monte à bord de la péniche et va à la rencontre des patients et des soignants qui « tentent de résister autant qu’ils peuvent au délabrement et à la déshumanisation de la psychiatrie », selon le synopsis du film. « Comme nous le savons tous, les gens les plus fous ne sont pas ceux que nous croyons », a conclu le Français sous des tonnerres d’applaudissements.

Philippe Garrel met en scène sa propre famille

Le réalisateur français Philippe Garrel a été primé de l’Ours d’Argent du meilleur réalisateur pour « Le Grand Chariot », un film aux airs de testament artistique tourné avec ses enfants.

« Vive la révolution iranienne », a déclaré cet héritier de la Nouvelle Vague en recevant son prix qu’il a aussi dédié « à Jean-Luc Godard, qui est (...) un très grand maître, qui n’est plus de ce monde », décédé en septembre.

Le cinéaste de 74 ans a fait tourner dans son dernier film trois de ses enfants, dont le plus célèbre, son fils Louis, acteur et réalisateur. Il jure ne pas avoir voulu faire une « autofiction » avec « Le Grand Chariot », même si le film met en scène de façon quasi transparente sa propre famille et questionne l’idée de l’héritage artistique et du succès.

Louis Garrel, l’aîné, y joue sous son propre nom, tout comme sa demi-sœur Léna, tandis que son autre sœur Esther a choisi de s’appeler Martha dans le film. Ils jouent les enfants d’un marionnettiste, métier qu’exerçait le propre père de Philippe Garrel avant de devenir comédien.

Une fillette reçoit le prix d’interprétation

Le jury a aussi récompensé la performance d’une fillette de 8 ans, l’Espagnole Sofia Otera, pour son rôle dans « 20 000 espèces d’abeilles ». L’actrice en herbe a reçu, les larmes aux yeux comme une grande, le prix de la meilleure interprétation, qui est non-genré et remplace à Berlin celui du meilleur acteur ou de la meilleure actrice.

Dans le film, signé de l’Espagnole Estíbaliz Urresola, elle joue un enfant de neuf ans, né garçon et qui se considère comme une fille. La question du genre et de la transidentité, sur lesquelles de plus en plus de cinéastes se penchent, a été présente comme jamais dans le palmarès.

L’actrice trans autrichienne Thea Ehre a reçu le prix d’interprétation pour un personnage secondaire pour son rôle dans « Till The End of The Night », et le penseur Paul B. Preciado, figure incontournable sur ces questions, a été récompensé dans les sections parallèles pour son premier film (« Orlando, ma biographie politique »).

Au-delà du compétition, cette 73e édition a permis à la Berlinale de renouer avec la normalité, après les restrictions liées au Covid, et a vu un certain nombre de stars revenir. On a notamment pu voir Sean Penn, venu présenter un documentaire sur ses pérégrinations dans l’Ukraine en guerre, le chanteur Bono et le légendaire réalisateur Steven Spielberg, qui a reçu un Ours d’or d’honneur.

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