Élections européennes 2024 : y aura-t-il un “vote musulman” lié à Gaza en France ?

Lors de la primaire démocrate, le président américain, Joe Biden, a eu la mauvaise surprise de voir que plus de 100 000 électeurs avaient voté blanc, mardi 27 février dernier dans le Michigan, aux États-Unis. Un geste des membres de la communauté arabe et musulmane américaine, nombreuse dans cet État traditionnellement prodémocrate. Un tel geste de la part des électeurs de confession musulmane lors des prochaines élections européennes est-il possible en France ?

Actuellement, leur vote est scruté à la loupe. En novembre dernier, à l’initiative des universitaires Vincent Geisser et Amel Boubekeur, une journée d’études s’est tenue à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, sur le thème : “Vote(s) musulman(s) ? Regards d’acteurs et de chercheurs”.

Ces interrogations sont liées aux résultats de l’élection présidentielle de 2022. Selon un sondage de l’Institut français d’opinion publique (Ifop) [paru en avril 2022], Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise (LFI), a réuni [au premier tour] 69 % des suffrages des électeurs de confession musulmane.

Au deuxième tour de cette présidentielle, face à Marine Le Pen, les électeurs de confession musulmane se sont ensuite massivement reportés, à 92 %, sur Emmanuel Macron. Ce qui a permis sa réélection pour un second mandat.

Depuis plusieurs années, l’Ifop analyse le vote des électeurs de confession musulmane, couramment appelé “vote musulman”.

Spéculations en tout genre

Comme le fait remarquer la chercheuse Blandine Chelini-Pont, il s’agit d’électeurs jeunes, dont 70 % avaient moins de 45 ans en 2017. Selon différentes études, ils ne représentaient que 0,7 % des électeurs en 1997, mais 5 % en 2017 et 10 % actuellement.

Ainsi, entre 2021 et 2022, sur les listes électorales, leur nombre aurait augmenté de 850 000 [personnes]. Cependant, cet électorat reste marqué par un fort taux d’abstention, comme lors des élections municipales de 2020 à Saint-Denis, dans la région parisienne, avec un taux de 70 %.

Le vote de cet électorat est l’objet de spéculations que tente de démystifier Haoues Seniguer, de l’Institut d’études politiques de Lyon. Interrogé en 2017 par France 24 sur le “vote musulman”, il expliquait que “l’islamité n’est qu’une variable parmi d’autres dans le choix électoral”.

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