Éducation à la sexualité: Élisabeth Borne défend un programme "indispensable"
L'élaboration de ce programme a fait l'objet d'une fronde de la part d'associations conservatrices et de plusieurs responsables politiques. Ils dénoncent notamment la présence d'une "théorie du genre".
L'éducation à la vie affective et sexuelle est "indispensable", a déclaré ce jeudi 23 janvier la ministre de l'Éducation Élisabeth Borne alors que ce programme, devant être mis en oeuvre dans tous les établissements scolaires à la prochaine rentrée, a connu plusieurs contretemps.
Ce programme doit entrer en vigueur à la prochaine rentrée scolaire dans toutes les écoles, collèges et lycées et prévoit trois séances annuelles. BFMTV a dévoilé sa nouvelle version ce mercredi.
Le texte, qui devait initialement être appliqué à la dernière rentrée, sera finalement examiné mercredi prochain par le Conseil supérieur de l'éducation, une instance regroupant notamment les représentants des professeurs et des parents d'élèves.
Fronde de certaines associations
Il doit permettre de relancer dans les écoles, collèges et lycées le principe d'une éducation à la vie affective et sexuelle. Celle-ci est théoriquement imposée par la loi depuis 2001, mais elle est très peu enseignée.
L'élaboration de ce programme a fait l'objet d'une fronde de la part d'associations conservatrices, puis par des responsables politiques, qui dénoncent notamment la présence d'une "théorie du genre".
"C'est à partir du lycée qu'on évoque cette notion d'identité de genre" dans le programme, a affirmé Élisabeth Borne sur France Inter, soulignant la logique d'évoquer un concept présent dans le code pénal.
"Transmettre des valeurs très importantes"
Les documents ne font pas mention du terme précis d'"identité de genre" avant la seconde. Toutefois, la notion seule de "genre", différenciée du "sexe biologique", est évoquée à partir de la cinquième.
Plus largement, Élisabeth Borne a souligné que les questions de sexualité n'étaient pas évoquées avant le collège. Seuls les sujets liés à la "vie affective et relationnelle" sont abordés à l'école primaire.
"C'est un programme qui est très attentif à apporter les bonnes informations en fonction de l'âge de l'élève, qui doit permettre de transmettre des valeurs très importantes de respect de soi, de respect de l'autre, de promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes", a conclu la ministre.
Au sein du précédent gouvernement, mené par Michel Barnier, le ministre délégué à la Réussite scolaire, Alexandre Portier, avait exprimé son rejet du programme en l'état, avant d'être recadré par sa ministre de tutelle, Anne Genetet. Aucun des deux n'a été reconduit dans l'actuel gouvernement de François Bayrou.