À Gaza, Israël accusé d’une attaque ciblée contre la Croix-Rouge, au moins 22 morts à déplorer

Un homme marche sur des tentes tombées au lendemain d’une attaque sur la zone d’al-Mawasi, près de Rafah, le 22 juin 2024.
BASHAR TALEB / AFP Un homme marche sur des tentes tombées au lendemain d’une attaque sur la zone d’al-Mawasi, près de Rafah, le 22 juin 2024.

INTERNATIONAL - « Des boules de feu », décrivent les témoins. Le Comité international de la Croix-Rouge a déploré la mort d’au moins 22 personnes dans une attaque menée avec des obus ce vendredi 21 juin près de son bureau dans la bande de Gaza. Un site entouré de centaines de Gazaouis ayant fui les combats vivant dans des tentes. Au total, 45 autres personnes ont été blessées, selon l’organisation humanitaire.

Le ministère de la Santé du territoire, dirigé par le Hamas, a fait état de son côté de 25 morts et 50 blessés dans le bombardement, qu’il a imputé à Israël. Les autorités du Hamas ont indiqué que les tirs israéliens de vendredi avaient « visé les tentes des personnes déplacées dans la zone d’al-Mawasi », proche de Rafah.

De son côté, un porte-parole de l’armée israélienne a indiqué à l’AFP qu’« une première enquête menée suggère que rien n’indique qu’une frappe ait été effectuée par l’IDF (l’armée israélienne, ndlr) dans la zone humanitaire d’Al-Mawasi ». « L’incident est en cours d’examen », a ajouté le porte-parole.

Mise en danger de la vie des civils

« Tirer si dangereusement près des structures humanitaires, dont les parties impliquées dans le conflit connaissent l’emplacement et qui sont clairement marquées de l’emblème de la Croix-Rouge, met en danger la vie des civils et du personnel de la Croix-Rouge », a fustigé l’organisation d’aide humanitaire, dans un communiqué diffusé sur X (ex-Twitter). Sans s’avancer sur l’origine de la frappe, le CICR a ajouté que des « projectiles de gros calibre » avaient endommagé son bureau.

L’organisation insiste qu’en vertu du droit international humanitaire, les parties au conflit ayant cours dans l’enclave palestinienne ont l’obligation de prendre « toutes les précautions possibles » pour éviter des pertes en vies humaines dans la population civile, des blessures aux personnes civiles ou des dommages aux biens de caractère civil, y compris les installations humanitaires.

Des témoins, dont les proches sont morts dans l’un des bombardements, ont déclaré à l’Associated Press que les forces israéliennes avaient tiré une seconde salve de missiles tuant d’autres personnes « qui sortaient de leurs tentes. »

Deuxième salve de tirs meurtrière

« Nous étions dans notre tente et ils ont lancé une grenade assourdissante près des tentes de la Croix-Rouge, mon mari est sorti au premier son », a raconté Mona Ashour, citée par Le Guardian. Comme le relate le quotidien britannique, cette femme serrait une fillette dans ses bras devant l’hôpital Nasser de Khan Younis, non loin de là, au moment de livrer son témoignage. « Puis ils ont frappé avec une seconde munition, qui s’est abattue encore un peu plus proche de l’entrée de la Croix-Rouge », a-t-elle poursuivi.

« Deux chars ont grimpé au sommet d’une colline surplombant Mawasi et ont envoyé des boules de feu qui ont touché les tentes des pauvres personnes déplacées dans la région », a ajouté un habitant de la région, témoin du bombardement, à l’agence de presse Reuters par message.

Le camp Al-Mawasi avait été désigné comme « zone de sécurité » humanitaire par Israël et des milliers de personnes s’y étaient réfugiées à la suite de l’assaut israélien sur la ville de Rafah, dans le sud du pays.

Cette attaque survient moins d’un mois après qu’un bombardement israélien a déclenché un incendie meurtrier qui a ravagé un camp de déplacés palestiniens. Elle survient dans un contexte d’intensification des frappes israéliennes sur Gaza, dans lesquelles au moins 30 Palestiniens ont été tués dans la journée de vendredi selon des médecins.

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