Les demandeurs d'asile albanais sèment la zizanie à Lyon

LYON (Reuters) - La gestion d'un campement de 296 demandeurs d'asile albanais devient un véritable enjeu politique dans l'agglomération lyonnaise, à quatre mois des élections municipales où le thème de l'immigration jouera un rôle majeur. Les sénateurs-maires de Lyon, le socialiste Gérard Collomb, et d'Oullins, dans la banlieue de la ville, l'UMP François-Noël Buffet, refusent d'accueillir ces familles sur leur territoire alors que le préfet du Rhône s'organise pour les recevoir dans de bonnes conditions pendant l'hiver. François-Noël Buffet a remis mardi une pétition de 5.000 signatures recueillies en quatre jours auprès de ses administrés qui refusent de l'installation de ces Albanais et doit déposer au tribunal de Lyon un recours contre la décision du préfet, ainsi qu'une demande de référé suspensif. "La mobilisation et l'exaspération de la population est extrêmement forte contre cette décision", a expliqué le sénateur-maire d'Oullins au préfet en lui demandant de "revenir sur sa décision de réquisitionner ce terrain". Il avait demandé au président du Grand Lyon, Gérard Collomb, de faire de même, mais ce dernier s'y est refusé. "Cela signifie qu'il ne défend pas son territoire du Grand Lyon contre cette pression migratoire, c'est inacceptable", a déclaré à la presse François-Noël Buffet. Le préfet du Rhône, Jean-François Carenco, a réquisitionné un terrain à Oullins pour installer ces familles pour l'hiver. Le tribunal de grande instance de Lyon, saisi par le Grand Lyon, avait ordonné le 23 octobre dernier l'évacuation sans délai de leur camp sauvage installé depuis l'été sous l'autopont de Perrache, en plein centre ville de Lyon. Le préfet du Rhône a indiqué que ces familles étaient en situation régulière en France et devaient être hébergées en attendant la décision de l'Ofpra". "Il est de ma responsabilité de ne pas laisser ces enfants dormir dans la rue pendant tout l'hiver", a-t-il poursuivi. A Oullins, sur une ancienne friche SNCF situé en centre ville, des travaux sont actuellement en cours pour installer un village de bungalows. Les familles devraient s'y installer le 15 novembre. La préfecture a également précisé que les enfants albanais ne seraient pas scolarisés dans les écoles de la commune, mais dans une petite école montée dans ce village. "Leur installation est provisoire, il ne faut pas en avoir peur, le village sera fermé le 1er avril", a déclaré le préfet pour tenter de calmer les esprits. Catherine Lagrange, édité par Yves Clarisse