"Non à la guerre": des centaines d'arrestations en Russie lors de manifestations interdites contre l'offensive en Ukraine

Un manifestant interpellé à Moscou le 24 février 2022  - Alexander NEMENOV / AFP
Un manifestant interpellé à Moscou le 24 février 2022 - Alexander NEMENOV / AFP

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Manifester malgré les interdictions. Jeudi soir, quelques heures après le début de l'offensive russe en territoire ukrainien, quelques milliers de personnes étaient réunies dans plusieurs villes de Russie afin de signifier leur désaccord avec la politique menée par Vladimir Poutine.

Officiellement interdites pour des raisons sanitaires, des manifestations non-déclarées ont été recensées par l'ONG spécialisée OVD-Info dans des dizaines de lieux différents. A Moscou, quelques centaines de personnes s'étaient retrouvées place Pouchkine et scandaient "Non à la guerre" ou "Poutine, retire tes troupes!".

Selon cette organisation, au moins 1391 personnes ont été interpellées dans 51 villes, dont 719 à Moscou et 342 à Saint-Pétersbourg. L'AFP a assisté à des dizaines d'arrestations sur la place Pouchkine, dans le centre de Moscou, où un important dispositif policier avait été déployé.

Société divisée

Si l'ampleur de ces manifestations reste bien inférieure à de précédents mouvements de contestation en Russie, le simple fait qu'elles aient eu lieu est notable, tant la société civile russe a été laminée par les répressions ces dernières années.

Ce conflit divise, au sein même de la société russe. Selon l'envoyé spécial de BFMTV dans la capitale russe, plusieurs personnes interrogées soutiennent Vladimir Poutine et n'hésitent pas à reprendre sa rhétorique et à employer le terme de "nazi" afin de désigner le gouvernement de Kiev. Dans le même temps, plusieurs passants, au bord des larmes, se disaient "dévastés" par l'offensive de leur pays.

Article original publié sur BFMTV.com