Zara : comment expliquer son excellente forme dans un secteur en crise ?

Zara affiche une forme éblouissante dans un secteur où de nombreuses entreprises sont en difficulté. Quelles sont les recettes du leader de la fast-fashion ?

Zara : comment expliquer son excellente forme dans un secteur en crise ? (Crédit : Getty Images)

Pendant que certaines enseignes d’habillement tirent la langue, notamment en France, le groupe Inditex, la maison-mère de Zara, n’en finit pas de faire languir ses concurrents avec des résultats extraordinaires malgré la crise. Au cours du premier semestre de l’année, le numéro un mondial du prêt-à-porter a réalisé un bénéfice net de 2,5 milliards d’euros. Soit un bond spectaculaire de 40% par rapport au six premiers mois de l’année en 2022 (1,79 milliard d’euros), détaille Reuters. Jamais la société espagnole ne s’était montrée aussi performante sur une moitié d’année. Des résultats qui contrastent avec les difficultés rencontrées par de nombreux groupes textiles, fragilisés par la hausse des coûts et une consommation de vêtements en berne.

Moins de magasins, plus de clients

Dans ce contexte délicat, Zara, véritable poule aux œufs d’or d’Inditex (environ 70% des ventes totales du groupe avec Zara Home), affiche pourtant une forme éblouissante. Son point fort ? Identifier très rapidement les dernières tendances et les "transformer en vêtements à des prix abordables en quelques semaines", résument les analyses de Bank of America dans une note publiée début septembre. Car si la marque espagnole continue de produite la majorité de ses collections en Asie, elle travaille aussi avec des ateliers au Maroc et en Europe.

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À contre-courant de ce que l’on pourrait croire tant sa domination est écrasante, Zara n’a pas multiplié les ouvertures de magasins ces dernières années. Au contraire, le géant espagnol a opté pour la stratégie des mètres carrés en misant sur des boutiques plus grandes. Concrètement, Inditex a fermé des magasins trop petits et/ou mal situés pour se concentrer dans les grandes villes sans renier sur l’espace. Le groupe revendiquait à la fin du mois de juillet 5 745 magasins répartis aux quatre coins du monde, contre 6370 un an plus tôt.

L’ouverture du plus grand Zara des France dans le centre commercial Westfield des Quatre Temps à La Défense (Hauts-de-Seine) en 2021 résulte de cette nouvelle stratégie audacieuse. Encore plus récemment, au printemps dernier, l’enseigne de prêt-à-porter a accueilli ses premiers clients sur les Champs-Élysées dans un immense magasin ultramoderne.

Verdir son image pour capter d'autres clientes ?

Gênée comme ses concurrents par l’inflation, la griffe a réussi à limiter la casse en augmentant ses prix. Sa réputation, ses prix et la qualité de ses produits ont été autant d’arguments pour éviter de voir les clientes se détourner de Zara. Avec en plus l’espoir de capter une clientèle soucieuse des questions environnementales pour creuser encore plus l’écart avec H&M et Fast Retailing (Uniqlo, Comptoir des Cotonniers…) ?

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Si vêtements à petit prix rime rarement avec l’écologie, Zara a compris l’intérêt de verdir son image. Comme d’autres enseignes avant elle, le numéro un mondial de la fast-fashion a lancé début septembre sa plateforme de seconde main en France baptisée Pre-Owned. Les clients français de l’enseigne d’habillement peuvent désormais se procurer des vêtements déjà portés sur le site pour faire des économies et un geste pour la planète en même temps. "Dans le cadre de notre engagement en faveur de la circularité, nous souhaitons aider nos clients à prolonger la durée de vie utile de nos produits", promet l’enseigne sur son site. Vinted, champion de la seconde main en France, a de quoi s’inquiéter.

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