Yvelines : son identité usurpée, un routier perd son permis et son travail

Depuis des mois, un habitant des Yvelines est pris dans une tourmente administrative. A l'autre bout de la France, un homonyme lui a fait perdre son permis de conduire.

Depuis plus de deux ans, un homme du Nord de la France a usurpé l’identité d’un habitant des Yvelines, collectionnant les excès des vitesses jusqu’à perdre le permis… de son homonyme.

L‘affaire n’est pas encore réglée. Depuis des mois, un habitant d’Aubergenville, dans les Yvelines, vit un véritable cauchemar. Tout a commencé le 23 septembre 2021 quand son camion a été contrôlé pour un problème de surcharge. Selon Actu.fr, la police lui a demandé de descendre de son véhicule avant de lui dire que son véhicule était immobilisé pour un permis invalide. Un comble puisque le routier n’avait jamais perdu un point.

Pire, les ennuis ont vraiment commencé quand la justice lui a interdit de repasser son permis avant un an. Bien que son employeur l’ait transféré pendant deux mois sur un poste administratif, il a été obligé de le licencier quand l’entreprise, éprouvée par la crise du Covid, a déposé le bilan. Manuel Monteiro s’est alors retrouvé au chômage, sans réelle possibilité de trouver du travail, faute de permis.

Même nom, même date de naissance

Manuel Monteiro s’est alors renseigné et a découvert que tous les excès de vitesse ont été perpétrés dans le Nord de la France, une zone où il ne s’est jamais rendu. Et encore moins au volant d’une Tesla ou d’une Citroën Jumper. Son identité a été usurpée par un homonyme, né le 14 octobre 1968, au Portugal, comme lui. Un détail important les sépare tout de même, seul le routier a un permis de conduire français : "On pense que le service des immatriculations a associé ses voitures au permis français de mon mari. Et c’est lui qui a perdu les points", regrette la femme de M. Monteiro.

Les Monteiro ont décidé de porter plainte et d’aller en justice. Ils ont obtenu partiellement gain de cause au tribunal administratif mais selon leur avocate Johanna Acher-Dinam, si "les premières infractions ont bien été enlevées, pas l’association du permis de mon client aux voitures impliquées dans les excès. Il suffirait de dissocier son identité. Et surtout, d’arrêter cet homonyme qui roule en France sans permis valable." D’autres démarches vont être engagées par Maître Acher-Dinam.

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