Dans les Yvelines, la carrière de la discorde

Une carrière cimentière s’étalant sur près de 105 hectares de champs de blé au sein du parc naturel régional (PNR) du Vexin, creusée jusqu’à 40 mètres de profondeur afin d’extraire quelque 700 000 tonnes de calcaire par an : tel est le dessein de l’exploitant Calcia-Heidelberg, confronté à l’épuisement imminent de ses ressources sur le site voisin de Guitrancourt, pour continuer à alimenter en matière première sa cimenterie de Gargenville (Yvelines). Celle-ci est la dernière encore en service en Île-de-France. Le projet d’exploitation a reçu au début de l’été l’aval des ministères de l’Économie et de la Transition écologique, puis l’autorisation de la préfecture des Yvelines, au grand dam des élus locaux et des habitants mobilisés de longue date contre ce projet.

"Ça va donner naissance à un décor lunaire, un cratère visible à des kilomètres à la ronde, véritable balafre dans un paysage qui est l’ADN du parc naturel! s’insurge Bruno Caffin, maire de Brueil-en-Vexin. Et ce n’est là que la partie visible de l’iceberg. Car toute la dimension environnementale du projet nous inquiète : les nuisances causées par le bruit, la poussière des tirs de mines et des concasseurs à moins de 400 mètres du village et de son école, jusqu’au risque majeur de pollution de la nappe phréatique située en dessous, faute de respecter une épaisseur de couche suffisante." Après une lettre envoyée au président de la République pour lui demander de stopper "un projet aberrant", le maire a déposé p...


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