Yuan Meng, le panda géant du zoo de Beauval, s’est envolé pour la Chine et son nouveau centre d’élevage

Yuan Meng, le premier bébé né en France, dans la cage prévue pour son voyage vers la Chine et son nouveau centre de reproduction, mardi 25 juillet, à Beauval.
Yuan Meng, le premier bébé né en France, dans la cage prévue pour son voyage vers la Chine et son nouveau centre de reproduction, mardi 25 juillet, à Beauval.

ANIMAUX - Fin de parcours en France pour Yuan Meng. Le panda géant du zoo de Beauval (Loir-et-Cher) a commencé ce mardi 25 juillet son voyage vers le pays de ses ancêtres, la Chine. Le premier bébé de son espèce né en France – c’était en 2017 – doit en effet rejoindre un centre d’élevage et de reproduction des pandas géants avec un objectif principal à la clé : lui permettre de se reproduire.

Lundi, il y avait donc de l’émotion dans l’enceinte du célèbre zoo français au petit matin, lors du dernier petit-déjeuner de Yuan Meng en France. Un repas à base de jeunes pousses de bambou devant les yeux du public et de l’ambassadeur de Chine en France.

Prévu depuis longtemps, ce départ avait été repoussé ces dernières années en raison de l’apparition du Covid-19 qui avait retardé l’échéance pour le panda géant. Une mesure expliquée par le zoo de Beauval comme étant une « nécessité pour le bien de l’espèce et sa diversité génétique ».

Mais déplacer celui dont le nom signifie « rêve devenu réalité » de France jusqu’en Chine mérite toutefois quelques aménagements. Et des adieux dignes de ce nom. C’est pourquoi le zoo de Saint-Aignan a invité ses visiteurs à venir dire au revoir à l’animal lors de son départ du parc ce mardi matin. Bravant les averses, 300 à 400 admirateurs s’étaient ainsi donné rendez-vous à l’entrée du zoo, pour saluer la star.

Sous son ciré, Caroline Bernard, venue de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) avec ses deux filles, s’est levée « très tôt ». « On a agité nos drapeaux. C’est quand même triste, on s’est attaché aux pandas. Mais on sait qu’il sera mieux là-bas, pour le bien de l’espèce aussi », se résout-elle. Pour sa fille Lilou, âgée de 9 ans, c’est plus difficile : « J’ai pleuré, je suis triste qu’il parte. Je le suis sur internet depuis sa naissance et c’est la quatrième fois qu’on vient le voir. »

« Yuan Meng part pour une excellente raison : aller assurer sa propre descendance avec une jeune femelle qui n’aura aucun lien de parenté avec lui ! […] Il est probable que le ou les futurs petits de Yuan Meng puissent être réintroduits dans les forêts du Sichuan, dès lors que la diversité génétique est suffisamment assurée », avait expliqué lundi aux visiteurs matinaux le directeur de Beauval, Rodolphe Delord.

Convoi exceptionnel

Ce mardi dès 9 heures, Yuan Meng a donc commencé son voyage dans une « caisse adaptée à son bien-être », comme l’a détaillé le directeur général du zoo à France Bleu.

« Depuis quelques jours, nous l’habituons à y entrer et sortir », développe Rodolphe Delord. Ensuite, « cette caisse va être chargée dans un camion climatisé […] jusqu’à l’aéroport ». Le voyage a lieu sous haute surveillance puisque le panda géant sera « escorté par la gendarmerie nationale » jusqu’à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle.

Yuan Meng doit ensuite s’envoler en fin d’après-midi pour douze heures de vol à bord de la China Airlines. Une longue route qui doit le conduire au centre de Chengdu, sous la surveillance d’un vétérinaire du zoo français, Antoine Leclerc, qui s’occupe du mammifère depuis six ans.

À ses côtés se trouve également Delphine Pouvreau, soigneuse de l’animal depuis sa naissance. « C’est la suite de sa vie qui continue. Il va vraiment dans le pays d’où il vient, d’où ses parents viennent. La Chine est spécialisée dans les pandas. Nous, on en apprend tous les jours. Donc en l’accompagnant là-bas, je vais encore apprendre », a d’ailleurs confié la soigneuse à France Bleu.

Un voyage qui sera donc loin d’être à vide, d’autant plus que 90 kg de bambous ont été prévus. L’équivalent de sa consommation journalière. En effet, Yuan Meng aura besoin de s’alimenter tout au long du trajet car il ne sera pas endormi.

Marraine du panda, Brigitte Macron est venue sur place à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle pour dire au revoir au panda avec émotion. Un voyage de Rodolphe Delord est d’ores et déjà prévu en novembre prochain au centre de Chengdu, et le directeur du zoo de Beauval en a profité pour inviter la Première dame.

Mi-mai, Brigitte Macron avait déjà dit au revoir au panda avec un « petit pincement au cœur », mais avait promis qu’elle irait « le voir peut-être une fois là-bas ». Mais que les visiteurs se rassurent, il reste encore quatre pandas au zoo de Beauval, dont Huan Huan, la maman et Yuan Zi, le papa de Yuan Meng et deux petites jumelles : Yuandudu et Huanlili.

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