XV de France: pour Boudjellal, Galthié "n’est plus l’homme de la situation"
Trois matchs, trois bouillies. Battu d’entrée par l’Irlande au Vélodrome (38-17), victorieux de justesse en Ecosse (20-16) puis incapable de dominer l’Italie à Pierre-Mauroy (13-13), le XV de France connaît un Tournoi des VI Nations pour le moins galère. De quoi placer Fabien Galthié un peu plus sous le feu des critiques, seulement quelques mois après l’élimination en quarts de finale de la Coupe du monde.
Après une lune de miel de quatre ans entre 2019 et 2023, le sélectionneur des Bleus semble de moins en moins intouchable. Pour Mourad Boudjellal, qui a été le président de Galthié lorsqu’il était à Toulon (2017-2018), le débat est vite tranché.
"Il redevient un entraîneur ordinaire dès qu’il n’a plus les meilleurs joueurs du monde"
"A-t-il déjà été l’homme de la situation? Il a une génération de joueurs exceptionnels dans des conditions exceptionnelles. Aucun sélectionneur français n’a eu la même génération avec les mêmes conditions. On a dit à l’époque que tout était magnifique et qu’on allait être champions du monde. On se rend compte aujourd’hui qu’il redevient un entraîneur ordinaire dès lors qu’il n’a plus les meilleurs joueurs du monde", a tranché Boudjellal dans Les Grandes Gueules du Sport ce samedi sur RMC, en référence aux absences conjuguées d’Antoine Dupont, Romain Ntamack et Grégory Alldritt.
"Il n’est pas capable de faire des miracles. Il a pourtant de bons joueurs, mais dès qu’il n’a plus de supers joueurs, les résultats s’en ressentent. C’est un technicien, mais je pensais qu’il allait entrer dans le rôle du sélectionneur et prendre une certaine dimension, comme l’avait bien fait Bernard Laporte avec ses adjoints. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. L’équipe de France est triste, les joueurs sont tristes, les coachs sont tristes. Galthié n’est plus l’homme de la situation. On peut le garder comme technicien mais surtout pas comme manager. Il faut l’entourer. Je l’ai eu un an et je sais comment ça fonctionne", a insisté Boudjellal.
Et de conclure : "C’est un grand technicien. Mais humainement dans un vestiaire… Il est sélectionneur de l’équipe de France pour lui. Un sélectionneur doit vouloir gagner pour les autres, par pour lui." Moins critique, Denis Charvet estime lui que Galthié aurait "intérêt à faire confiance à la jeune génération" pour réoxygéner son groupe, alors que le XV de France affrontera le pays de Galles le 10 mars puis l’Angleterre le 16 mars.