Willy Schraen, le patron des chasseurs, veut être candidat aux élections européennes en 2024

Willy Schraen, président de la Fédération  des chasseurs, confirme vouloir être candidat aux élections européennes de juin 2024. (photo prise le 15 septembre 2020, dans les locaux de la Fédération à Paris)
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Willy Schraen, président de la Fédération des chasseurs, confirme vouloir être candidat aux élections européennes de juin 2024. (photo prise le 15 septembre 2020, dans les locaux de la Fédération à Paris)

POLITIQUE - Strasbourg comme nouveau terrain de chasse. Le patron de la Fédération des Chasseurs, Willy Schraen, a confirmé ce lundi 6 novembre préparer une candidature en vue des élections européennes de juin 2024, sur une liste qui défendra « le monde rural et la vie quotidienne des Français ».

« Je pense que je serai candidat, effectivement », déclare Willy Schraen au micro de France Bleu Nord. Selon Le Monde, le patron des chasseurs est secondé dans sa démarche par le lobbyiste proche d’Emmanuel Macron et conseiller de la Fédération des Chasseurs Thierry Coste. « Ma liste sera une liste de défense des valeurs de la ruralité, pas seulement de la chasse et des traditions », déclarait-il déjà dans le quotidien le 2 novembre.

À ce stade ni le nom, ni la composition exacte de la liste n’ont été arrêtés. Willy Schraen dit sur la radio locale vouloir porter un projet avec de « vraies gens » issus du monde de « la pêche, l’équitation, l’agriculture, l’élevage, les valeurs françaises, la viticulture, la tauromachie, la restauration », en somme « plein de gens aujourd’hui qui sont pratiquement des parias vis-à-vis de l’Europe et vis-à-vis d’une partie minoritaire de cette société française ». Le choix de la tête de liste est aussi en discussion : si Willy Schraen ne cache pas ses ambitions, Thierry Coste aimerait « de préférence une femme, issue du monde professionnel », selon ses déclarations au journal Le Monde.

Le RN dénonce une liste « poussée en sous-main par Macron »

Cette ambition de liste « rurale » n’est pas sans inquiéter certains. Dimanche 5 novembre, le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu a ainsi critiqué une liste « poussée en sous-main par Emmanuel Macron » afin d’essayer de « piquer 1 % » aux candidats RN. « Ce qu’ils sont en train de faire, c’est de susciter des listes marginales, construites de toutes pièces, dans un bureau à l’Élysée, en se disant que si ça pouvait piquer 1 % à Jordan Bardella et l’empêcher de faire 30 %, on serait content. Ça ne marchera pas », a affirmé le député du Nord sur le plateau du Grand Jury (RTL-M6-Le Figaro) en dénonçant des « manipulations ».

En 2022, Willy Schraen avait publiquement soutenu la candidature d’Emmanuel Macron dès le premier tour. Il a cependant démenti tout soutien de l’Élysée sur ses ambitions européennes : « J’ai entendu Sébastien Chenu du Rassemblement national effectivement expliquer que ’Schraen bosse pour Macron’… Ça les emmerde tous mais Schraen est un mec libre », assure-t-il sur France Bleu Nord. Il vise « au moins 3 % (des suffrages, ndlr) pour être remboursé, peut-être 5 % pour avoir des élus ».

À sept mois du suffrage européen, les partis politiques français partent divisés. À gauche, après l’échec de la liste commune NUPES, écologistes et communistes ont désigné leur tête de liste. Chez les socialistes, le nom de l’eurodéputé Raphaël Glucksmann circule, tandis que la France Insoumise devrait confier cette mission à l’eurodéputée Manon Aubry. À l’extrême droite, Jordan Bardella pour le Rassemblement national et Marion Maréchal pour Reconquête ! sont déjà sur les rangs. Chez les Républicains en revanche, le suspense perdure sur l’identité du chef de file. Tout comme au sein du camp présidentiel, où une alliance Renaissance, MoDem et Horizons devrait néanmoins voir le jour.

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