Ce que l’on doit à William Friedkin, génie indomptable du cinéma américain

Explorateur de l'âme humaine à la frontière du bien et du mal, William Friedkin est une figure de la nouvelle génération hollywoodienne qui s'est affranchie des codes classiques, aux côtés de Francis Ford Coppola et Martin Scorsese.  - Credit:JON KOPALOFF / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Explorateur de l'âme humaine à la frontière du bien et du mal, William Friedkin est une figure de la nouvelle génération hollywoodienne qui s'est affranchie des codes classiques, aux côtés de Francis Ford Coppola et Martin Scorsese. - Credit:JON KOPALOFF / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Il a dynamité le polar urbain en 1971 avec French Connection. Révolutionné le cinéma fantastique en 1973 avec L'Exorciste. Signé par la suite au moins trois grands chefs-d'œuvre – Sorcerer en 1977 (son remake du Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot), La Chasse (Cruising) en 1980 et Police fédérale Los Angeles en 1985. Il était adulé des cinéphiles autant par la multitude de scènes inoubliables dont ses films sont criblés que par sa personnalité de franc-tireur, grande gueule allergique aux concessions, fascinant créateur à la langue bien pendue et au sens de l'humour jubilatoire.

Oscar du meilleur réalisateur pour French Connection (qui en rafla cinq, dont celui du meilleur film et du meilleur acteur pour Gene Hackman), ce satané Billy fut dans les années 70 l'un des plus robustes piliers de ce que les spécialistes nommèrent plus tard le Nouvel Hollywood – cette poignée de réalisateurs géniaux, casse-cou et novateurs qui chamboulèrent Hollywood à l'orée de la décennie, tels que Steven Spielberg, Francis Ford Coppola, Brian De Palma, Hal Ashby et George Lucas. On l'aimait, Billy, parce que de tous ces noms célèbres, il fut celui qui paya le plus cher sa vision intransigeante de son art, signant contre vents et marées des films aussi kamikazes que Sorcerer et Cruising, désintégrés en leur temps par la critique et les foules.

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