Washington dit vouloir aller de l'avant sur le nucléaire iranien

NATIONS UNIES (Reuters) - Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a laissé entendre mardi que Washington n'insisterait pas pour demander à l'Iran de répondre aux questions non élucidées sur ses activités nucléaires passées, expliquant que les Etats-Unis savaient déjà exactement de quoi il retournait. Des responsables américains ont dit que l'Iran devait répondre à une série de demandes de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à propos de ses activités nucléaires passées qui auraient pu être liées à la recherche concernant les armes atomiques. Ils ont ajouté qu'une partie de la levée des sanctions internationale contre Téhéran dans le cadre du futur accord nucléaire en négociation dépendrait de la réponse à ces questions. Téhéran affirme que les preuves de l'AIEA sur ses activités nucléaires passées sont une invention et que son programme nucléaire est à visées pacifiques. S'exprimant devant les journalistes via une téléconférence, John Kerry a laissé entendre que Washington était prêt à se montrer souple sur cette partie du dossier. "Nous ne sommes pas obnubilés sur le fait que l'Iran fasse un compte rendu spécifique sur ce qu'il a fait à un moment ou à un autre", a déclaré le secrétaire d'Etat américain. "Nous savons ce qu'ils (les Iraniens) ont fait. Nous n'avons pas de doute. Nous avons une connaissance absolue en ce qui concerne certaines activités militaires dans lesquelles ils étaient engagés." "Notre préoccupation, c'est d'aller de l'avant", a déclaré John Kerry. "Il est crucial pour nous de savoir qu'en ce qui concerne l'avenir, ces activités ont cessé et que nous pouvons rendre compte de cela de façon valable." Le groupe dit du P5+1, qui comprend les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu (France, Etats-Unis, Chine, Russie et Royaume-Uni) plus l'Allemagne, se sont fixés la date butoir du 30 juin pour la conclusion d'un accord nucléaire de long terme avec l'Iran par lequel Téhéran réduirait ses activités nucléaires sensibles pour au moins une décennie en échange de la levée des sanctions économiques. Ces négociations risquent de se poursuivre en juillet, ont dit des responsables proches des discussions. (Louis Charbonneau; Danielle Rouquié pour le service français)