Wall St attendue stable, hausse prudente en Europe

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir sans grand changement lundi alors que les Bourses européennes sont en légère hausse à mi-séance, sur fond d'espoirs prudents de voir aboutir les discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street proche de l'équilibre. Le Standard & Poor's 500 a gagné 0,51% sur l'ensemble de la semaine dernière, sa troisième performance hebdomadaire positive d'affilée, et il a enregistré vendredi sa meilleure clôture depuis début octobre.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,12% à 5.509,36 points vers 11h45 GMT, confirmant son retour au-dessus de 5.500 points. À Francfort, le Dax prend 0,15% alors qu'à Londres, le FTSE 100 abandonne 0,07%.

L'indice européen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,07%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,1% et le Stoxx 600 de 0,12%.

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a déclaré samedi que les Etats-Unis et la Chine effectuaient des progrès dans leurs négociations commerciales et a dit avoir espoir que les deux camps se rapprochaient de leur ultime cycle de discussions.

Par ailleurs, selon deux personnes informées des discussions, les négociateurs américains se sont résignés à revoir à la baisse leurs exigences en matière de réduction des aides publiques chinoises à l'industrie pour ne pas compromettre un accord plus large.

Parallèlement, les pays membres de l'Union européenne ont donné leur accord définitif à l'ouverture de négociations avec Washington, malgré l'opposition de la France.

Si le dossier du commerce reste l'un des facteurs clés pris en compte par les investisseurs, certains de ceux-ci s'interrogent sur le potentiel de hausse supplémentaire des grands indices.

"Un accord commercial 'formidable' - c'est sans doute ainsi que le présenteront les Etats-Unis - reste à portée de main le mois prochain. Mais juste au moment où les frictions avec la Chine diminuent, les tensions commerciales entre les Etats-Unis et l'UE augmentent", explique ainsi Rupert Thompson, directeur de la recherche de Kingswood, en référence aux menaces réciproques de la semaine dernière liées aux aides publiques à Airbus et Boeing.

Il ajoute que "les marchés sont à la recherche d'un catalyseur susceptible de déclencher un mouvement important dans un sens ou dans l'autre. Ce catalyseur pourrait se trouver dans les prévisions de résultats à l'occasion de la période des publications aux Etats-Unis, qui vient tout juste de commencer."

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Le secteur bancaire devrait une nouvelle fois animer la séance sur les marchés américains avec la publication des résultats trimestriels de Goldman Sachs et Citigroup. Goldman Sachs a publié un bénéfice en baisse de 20% sur un an.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le secteur bancaire continue de monter après les résultats supérieurs aux attentes publiés vendredi par JPMorgan, qui alimentent l'espoir de bonnes surprises. L'indice Stoxx des banques prend 0,74%, la meilleure performance sectorielle du jour, BNP Paribas 2,11%, Crédit agricole 2,05% et Société générale 1,04%.

A Paris, EDF gagne 2,35%, l'une des plus fortes hausses du SBF 120. La réorganisation du groupe sera lancée le 28 mai, a-t-on appris de source proche du dossier, un processus qui pourrait inclure une renationalisation des activités nucléaires.

Publicis s'adjuge 1,76% au lendemain de l'annonce officielle du rachat du spécialiste du marketing ciblé Epsilon à l'américain Alliance Data Systems pour 3,9 milliards d'euros.

Vivendi prend 1,1%, le marché saluant l'annonce d'une nouvelle hausse de ses revenus au premier trimestre à la faveur du bond des ventes de sa maison de disques Universal Music Group, pour laquelle les préparatifs en vue d'une ouverture du capital se poursuivent.

A la baisse, Nokia perd 2,84% après l'abaissement de la recommandation de Goldman Sachs à "vendre".

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat sont pratiquement stables après les plus hauts de trois semaines atteints vendredi. Le dix ans américain est inchangé à 2,5633%, non loin du plus haut de plus de trois semaines touché à 2,572%. Son équivalent allemand s'affiche à 0,064% après être monté à 0,077%, son plus haut niveau depuis le 20 mars.

A noter aussi, la poursuite de la baisse des rendements de la dette grecque, favorisée par les déclarations d'un haut responsable sur la possibilité d'un prochain accord sur le remboursement par Athènes de la moitié environ des sommes prêtées par le Fonds monétaire international ces dernières années.

Le rendement grec à dix ans est revenu à 3,275%, au plus bas depuis septembre 2005 et non loin de son plus bas historique (3,203%)

CHANGES Le dollar recule de 0,16% face à un panier de devises de référence et l'euro en profite pour se maintenir juste au-dessus de la barre de 1,13 mais l'effet le plus visible du regain général d'appétit pour le risque est surtout la baisse du yen et du franc suisse, deux monnaies refuges.

La devise japonaise est tombée à 112,09 pour un dollar, non loin de son plus bas de l'année (112,135) face au billet vert.

Le franc suisse, autour de 1,1340 pour un euro, accuse un repli de 1,5% par rapport au pic de 2019 touché fin mars à 1,1164.

PÉTROLE

Les cours du pétrole souffrent de prises de bénéfice après le plus haut de cinq mois atteint vendredi par le Brent, dans un contexte de signaux mitigés sur l'offre et la demande mondiales.

Le Brent revient autour de 71,50 dollars après un pic à 71,87 vendredi, son meilleur niveau depuis le 12 novembre.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne lui aussi autour de 0,8%.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)