Vu d'Espagne. Pacte Muselier-Macron : “La droite est bien vivante, mais son parti est moribond”

L’annonce du pacte Macron-Muselier en Paca avant les régionales a fait l’effet d’une bombe dans les rangs des Républicains. Mais au fond, le problème de la droite se situe ailleurs, commente Iñaki Gil, correspondant parisien et directeur adjoint du quotidien espagnol El Mundo.

Le 2 mai a été rendu public l’accord conclu entre La République en marche (LREM) et Renaud Muselier, le président sortant Les Républicains (LR) de la région Paca, en vue des régionales. Peut-on dire que, ce jour-là, la droite française est définitivement morte ?

La droite est bien vivante mais le parti de la droite est moribond. Par manque d’idées nouvelles, de stratégie et surtout de leadership. En quoi un accord du parti LREM de Macron avec LR en Paca est-il pire que celui, en Bourgogne, des Républicains avec Dupont-Aignan, un antieuropéen ? Le problème de la droite, c’est qu’il y a trop de droites, il n’y a aucun parti qui rassemble tous ces gens qui pensent de la même façon. Le problème ne se situe donc pas en Paca ou dans une des régions, mais dans le fait qu’il n’y a pas de leader. À mon avis, il faudra quelqu’un hors appareil pour unifier le tout, un Michel Barnier par exemple.

Déstabiliser la droite républicaine avec le risque de voir élire le candidat du Rassemblement national en Paca, qu’est-ce que cela traduit de l’état d’esprit d’Emmanuel Macron ?

En 2015, quel a été le score du FN en Paca ? Marion Maréchal a obtenu 40 % au premier tour. Le même risque existait déjà. Macron aime prendre des décisions inattendues. On l’a appelé “le hardi”, n’est-ce pas ? C’est son côté bonapartiste.

Cette stratégie de brouiller les lignes entre les partis, gagnante en 2017, peut-elle fonctionner en 2021 pour les régionales et, surtout, en 2022 pour la présidentielle ?

On est déjà dans une logique présidentielle. Les régionales n’intéressent que les partis politiques et les journalistes qui écrivent sur le sujet. À quoi sert une région en France ? Pendant la crise du Covid, on a entendu parler du président, du gouvernement, des préfets et des maires. Qu’ont fait les régions ?

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