On a vu "Avatar: La Voie de l'eau" et le résultat est spectaculaire

Une scène d'
Une scène d'

Plus spectaculaire, plus émouvant, plus généreux... Film le plus attendu de l'année, Avatar: La Voie de l'eau ne déçoit pas. Après treize ans d'attente, James Cameron dévoile enfin ce mercredi le second volet de son épopée de science-fiction. Et il prouve qu'il est toujours le cinéaste visionnaire dont chaque film, depuis Terminator, a marqué l'histoire de cinéma.

Celui qui a réalisé coup sur coup les deux plus gros succès du 7e Art repousse une nouvelle fois de ce qu'il était possible de montrer à l'écran. Il a consacré une décennie de sa vie pour réaliser La Voie de l'eau, qu'il a tourné en 3D et en HFR, soit à quarante-huit images par seconde, contre les vingt-quatre secondes habituelles. Pour les besoins du film, ce réalisateur technophile a aussi inventé de nouvelles caméras pour filmer sous l'eau.

L'intrigue de La Voie de l'eau se déroule une dizaine d'années après le premier film. Lorsque le colonel Miles Quaritch est de retour sur Pandora, Jake Sully (Sam Worthington), sa femme Neytiri (Zoe Saldana) et leurs quatre enfants sont contraints de quitter leur habitat dans la forêt. Ils se rendent sur les récifs, où ils pensent trouver asile. Mais le clan qui y habite, les Metkayina, aux mœurs différentes des leurs, les accueillent avec méfiance.

Epoustouflant visuellement

Visuellement, La Voie de l'eau impressionne par le niveau de finesse de ses images de synthèse, inégalées dans l'histoire du cinéma. Le réalisateur de Terminator 2 et True Lies offre des scènes d'action jouissives, magnifiées par le HFR. Les séquences sous-marines sont également particulièrement immersives, et restent parmi les plus inoubliables du film. "Ce sera Bora Bora sous stéroïdes", avait promis son producteur Jon Landau.

James Cameron privilégie ainsi souvent à sa trame narrative l'exploration de Pandora, qui émerveille par la beauté de ses paysages et la richesse de sa faune et de sa flore. Tel un naturaliste, Cameron va même jusqu'à filmer pendant près d'une heure les us et coutumes des Metkayina. Des séquences où l'action devient contemplative.

Comme pour Avatar et Titanic 3D, ce sont les séquences intimes, lorsque la caméra de James Cameron s'approche des visages de ses personnages, ou lorsqu'une des filles de Jake Sully observe l'air rêveuse les reflets du soleil dans l'eau, qui sont les plus marquantes en relief. Moqué par les détracteurs du film pendant une décennie, le design des personnages a été peaufiné. Leurs traits se sont affinés, et apparaissent plus détaillés aussi (Jake a des pattes d'oie!).

Au-delà de l'aspect visuel, irréprochable, La Voie de l'eau n'est pas exempts de défauts. Le film souffre de son statut de deuxième volet, comme souvent dans les franchises, et sonne bien souvent comme un épisode de transition avant un troisième chapitre annoncé (pour 2024) comme dramatique et explosif, où James Cameron laissera éclater son imagination débordante.

Scénario amélioré

Le scénario du premier Avatar avait été critiqué pour sa simplicité et ses dialogues niais. Ceux qui avaient été gênés par cet aspect en 2009 le seront également devant la suite. La Voie de l'eau a d'ailleurs souvent des allures de remake d'Avatar, avec un premier plan identique et des enjeux similaires. Les dialogues ont rarement été le fort de Cameron, et ceux attribués ici aux enfants de Jake Sully sont d'une grande naïveté. Et les relations hommes/femmes dépeintes dans le film frôlent parfois le conservatisme.

James Cameron multiplie en revanche les efforts pour faire des personnages de Jake Sully et de Miles Quaritch des icônes. Assez caricaturaux dans le premier volet, ils prennent enfin de l'épaisseur. Surtout Quaritch, à travers lequel Cameron livre une réflexion sur le transhumanisme: mort dans le premier film, le colonel ressuscite dans le corps d'un Na'vi, avec les pensées de son ancien corps. Sur les traces de Jake, il va renouer avec son fils, un adolescent fasciné par les Na'vi.

La Voie de l'eau explore la paternité, une thématique chère à James Cameron. Le film met ainsi en scène l'affrontement entre Jake, qui tente de protéger ses quatre enfants, et Quaritch, qui entretient avec son fils une relation entre amour et haine. Cette dynamique guide le film, et lui offre de beaux moments, qui trouveront un aboutissement dans le troisième volet. Seul bémol: Neytiri, au centre du premier film, passe ici complètement au second plan.

Comme dans Aliens et Terminator 2, les enfants sont au centre du récit. Âgé de 68 ans au moment où La Voie de l'eau sort, le réalisateur canadien livre aussi une réflexion assez contemporaine sur ce que les parents peuvent apprendre des enfants - une nouvelle génération plus engagée pour l'avenir de la planète. De nombreuses scènes du film visent d'ailleurs à sensibiliser sur la chasse aux baleines et au respect de l'environnement.

La Voie de l'eau ne souffre pas de son extrême longueur - 3h12 - idéale en réalité pour apprécier au mieux cette immersion dans les océans de Pandora. L'action s'étire un peu à la fin, lorsque Cameron, fidèle à lui-même, offre trois climax successifs. Des défauts mineurs au regard de l'émerveillement que suscite ce type de divertissement, pour lequel les salles de cinéma ont été créées. D'autant que Cameron semble réserver pour les prochains volets un spectacle encore plus surprenant.

Article original publié sur BFMTV.com