Ce que les vrais espions pensent des séries d’espionnage

A Spy Among Friends, The Americans, Le Bureau des légendes… : les séries d’espionnage se multiplient, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Mais qu’en pensent les professionnels représentés à l’écran ? Pour beaucoup, ces fictions manquent cruellement de réalisme, résume The Guardian, qui a interrogé plusieurs ex-espions américains.

Et les avis sont plus ou moins catégoriques : “Trop de sexe et de fusillades, bien trop peu de paperasse”, détaille le quotidien britannique.

Quelques exceptions

Ancien agent de la CIA, John Sipher juge ces œuvres souvent très fausses, mis à part quelques exceptions. “Aucun film ou série n’est juste de bout en bout, mais Le Bureau des légendes représente bien la dynamique du donnant-donnant entre le QG et le terrain, et The Americans et The Spy donnent un bon aperçu des techniques concrètes et de la vie d’agent infiltré”, affirme-t-il au journal.

La série française à succès Le Bureau des légendes en fascine plus d’un. Elle “réussit parfaitement à saisir l’humanité et les manies des services du renseignement, en particulier la bureaucratie et la tension qui existe souvent entre le terrain et les bureaucrates”, s’enthousiasme également David McCloskey, ex-analyste de la CIA, dans les colonnes du Guardian.

Trop d’armes à feu

Mais l’authenticité fait souvent défaut, s’accordent les espions interrogés.

Passée par le FBI et la CIA, Tracy Walder épingle les scènes représentant des agents armés. “Nous sommes en effet armés sur certains théâtres d’opérations, mais ce n’est pas la norme”, explique-t-elle tout en critiquant la série Homeland, qui dépeint des espions trop “omniscients”.

Son collègue Jeff Cortese, lui, est particulièrement irrité par la manière dont les personnages ont toujours la main sur la détente. “Dans la vraie vie, le doigt reste le long du canon et on ne touche la détente qu’au moment où on a l’intention d’appuyer dessus.”

Malgré tous ces clichés, les fictions d’espionnage plaisent aussi par leur embellissement de la réalité, même aux professionnels du secteur, conclut The Guardian. “Dans tous les thrillers d’espionnage, il faut souvent passer outre à la vraisemblance, en particulier pour quelqu’un qui a travaillé dans l’espionnage. En fin de compte, on aime nous aussi un bon divertissement”, assure Christina Hillsberg, passée par les rangs de la CIA.

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