Qui a vraiment assassiné Marx Dormoy, grande figure du Front populaire ?

Fils du maire de Montluçon Jean Dormoy (1851-1898), et compagnon de route de Jules Guesde, René-Marx Dormoy (il laissera tomber son premier prénom) était un proche de Léon Blum.   - Credit:DR
Fils du maire de Montluçon Jean Dormoy (1851-1898), et compagnon de route de Jules Guesde, René-Marx Dormoy (il laissera tomber son premier prénom) était un proche de Léon Blum. - Credit:DR

Montélimar, 26 juillet 1941, 1 h 50 du matin. Une explosion ravage la chambre d'hôtel où Marx Dormoy est assigné à résidence par le gouvernement de Vichy depuis le printemps précédent. Compagnon de route de Léon Blum, grande figure du Front populaire, l'homme politique décède sur le coup. Il allait avoir 53 ans.

L'inspecteur Marc Fra et les commissaires Georges Kubler et Charles Chenevier se lancent aux trousses des auteurs de l'attentat. S'ils identifient les noms des personnes qui ont déposé une bombe à retardement sous le lit de la victime, ils ne parviendront jamais à en désigner formellement les commanditaires. Un procès organisé en 1948 échouera à établir qui a décidé d'éliminer ainsi Dormoy ; la plupart des acteurs de l'époque étant soit décédés, soit en fuite en Espagne et au Venezuela.

Max Dormoy, ennemi personnel d'Eugène Deloncle

Huit décennies après la fin de la guerre, deux professeures d'histoire, enseignant dans des universités américaines, ont repris l'enquête. L'ouvrage*, fouillé, que publient aujourd'hui Gayle K. Brunelle et Annette Finley-Croswhite, explique pourquoi les véritables responsables de cet assassinat ne furent jamais rattrapés. Il s'agissait de membres de la Cagoule, une organisation terroriste d'extrême droite protégée par l'entourage du maréchal Pétain.

À leur tête, Eugène Deloncle (1890-1944) avait créé en 1935 ce groupuscule baptisé le Comité secret d'action révolutionnaire (Csar). Son but ? Renverser la IIIe République. Il a [...] Lire la suite