"Je me voyais partir": le jardinier victime d'une attaque au cutter et d'insultes racistes se confie
Pour Mourad, "c’est allé très vite". Vendredi 17 novembre, il travaille avec ses collègues en tant que jardinier dans le Val-de-Marne lorsqu'il est interpellé par un homme se plaignant du stationnement de leur camionnette. De l'énervement qui se transforme en dispute et en injures racistes à destination de Mourad et de ses collègues.
"Oh c’est chez moi les bourricots", "les bougnoules je suis chez moi", "retourne chez toi"... Face aux invectives, Mourad se décide à sortir son téléphone pour filmer la scène, c'est alors que l'homme sort un cutter.
"C’est allé très vite", raconte le jardinier auprès de BFMTV, "je sens le sang qui coule dans mon cou, je sens le chaud".
Peu après, Mourad se réfugie chez la propriétaire des lieux où il travaillait. Le cou en sang, il appelle sa femme. "Je lui ai dit: 'tu diras au revoir à notre fils', parce que moi je me voyais partir, le sang qui coulait et tout, j'ai cru partir."
Le suspect jugé en mai 2024
Les secours arrivent et prennent en charge Mourad. La police analyse quant à elle la vidéo filmée par Mourad et parvient à identifier le suspect grâce à sa plaque d'immatriculation. Devant les enquêteurs, il a reconnu avoir eu une altercation pour une place de stationnement, avant d'être interpellé à son domicile.
Après sa garde à vue, le parquet a décidé de le poursuivre pour violence avec usage ou menace d'une arme suivie d'une incapacité supérieure à huit jours, injure non publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion et enfin dégradation ou détérioration volontaire du bien d'autrui causant un dommage léger, a appris BFMTV de source judiciaire.
L'avocat de Mourad, Me Hosni Maati, a regretté auprès de BFMTV qu'il ne soit pas jugé immédiatement, et souhaiterait désormais que les faits soient requalifiés en tentative d'homicide pour motif raciste.
L'homme, actuellement placé sous contrôle judiciaire avec pour obligation de pointer tous les 15 jours au commissariat, ne sera jugé que le 16 mai 2024.