« Le Voyage en pyjama », comme un air de bonheur

Il y a toujours dans les films de Pascal Thomas (Les Zozos ; Mercredi, folle journée ;Les Maris, les Femmes, les Amants ; Valentin Valentin) un parfum de campagne française, des cris de cours d'école et des personnages qui courent après le bonheur. Sa fantaisie naturelle, son goût pour le marivaudage et le burlesque n'excluent pas la profondeur, ni la mélancolie. Dans sa nouvelle comédie, Le Voyage en pyjama, il est question de carte du tendre en compagnie de Victor (excellent Alexandre Lafaurie), professeur de lettres en congé sabbatique, la quarantaine assumée. Trompé par sa femme, il se retrouve par hasard en pyjama dans un aéroport et en profite pour rompre les amarres, renouer avec son passé. Le voici à vélo, à pied et en Vespa sur les traces de ses anciennes compagnes, toutes ravissantes et mariées. S'il aime séduire, il n'est pas un don Juan, mais un homme qui aime les femmes, pour reprendre Truffaut. Rêveur et insaisissable, il est comme un bouchon au fil de l'eau. Le hasard le conduit à des rencontres cocasses, notamment avec son ancien prof de latin devenu cambrioleur (Pierre Arditi) et une aristocrate excentrique qui met en scène sa propre mort (Anny Duperey). Pas de passions tristes chez Pascal Thomas ni de concessions aux diktats de la pensée, mais le goût des choses simples et de la légèreté. À travers cette balade sentimentale follement libre, tout est prétexte chez le plus littéraire de nos cinéastes à célébrer la vie qui va. Le tout porté [...] Lire la suite