«On voulait manger deux crêpes, on a mangé deux tartes.»

Jusqu’à présent, ils s’étaient tus. Le jeune couple tabassé le 1er mai place de la Contrescarpe à Paris par Alexandre Benalla, alors conseiller de l’Elysée, n’avait pas donné sa version des faits. Mercredi, alors que leur agresseur était entendu devant la commission d’enquête du Sénat, Georgios D., 29 ans, et Chloé P., 30 ans, ont été auditionnés tour à tour par les juges d’instruction chargés du dossier. Jeudi, ils ont aussi accordé plusieurs entretiens aux médias. Le premier au Monde, qui avait révélé l’affaire en juillet.

Ce 1er mai, le couple - elle est graphiste, lui cuistot - avait décidé de fêter les 6 ans de leur «coup de foudre» à «Mouffetard», où le jeune Grec a travaillé comme serveur. Ils disent ignorer qu’un comité d’action lycéen organise un apéro militant rue Blainville, à deux pas de la Contrescarpe. Sur la place, les terrasses sont pleines. «Des jeunes gens sont assis par terre, canette à la main, l’atmosphère est calme», décrit la jeune femme au Monde. Un cordon de CRS barre la rue Lacépède, ils tentent de le contourner, sont refoulés par des CRS qui chargent la foule à coup de lacrymo après avoir reçu des ballons de baudruche remplis de peinture. Le jeune homme reconnaît avoir «perdu le contrôle», il jette une carafe en direction des forces de l’ordre. Sa compagne fait de même avec un objet - un sous-verre ou cendrier raflé sur une table. S’ensuit leur tabassage par ce qu’ils croient alors être un policier en civil : «M. Benalla arrive derrière moi, m’attrape par la nuque, m’étrangle, me soulève, raconte Georgios. Je reçois un coup à l’estomac, un coup sur le visage. Il me tient toujours.» Il croit que c’est fini. Mais non. «Un CRS me frappe derrière les genoux avec sa matraque. Je tombe par terre. Et je reçois un coup de pied final de M. Benalla, qui m’écrase le thorax.»

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