Un vote "sanction": en Gironde, le RN obtient un score historique aux européennes

Sept points de plus qu'en 2019. La liste du Rassemblement national est arrivée en tête des élections européennes dimanche 9 juin en Gironde avec 28,88% des voix, loin devant celle du Parti socialiste portée par Raphaël Glucksmann (17,04%) et celle de la majorité présidentielle portée par Valérie Hayer (15,08%).

Un score record par rapport aux précédents scrutins européens dans le département: le parti avait rassemblé 21,18% des électeurs en 2019, et 21,48% des voix en 2014 quand il s'appelait encore le Front national.

Cette victoire est portée par de nouveaux électeurs comme Bernard. Jeune retraité, il n'avait encore jamais voté à l'extrême droite avant dimanche.

"C'est toujours la même chose, des promesses, des promesses, des promesses et rien ne bouge et donc je me suis décidé voilà, c'est la première fois que je vote pour le Rassemblement national et je suis très content du résultat", explique-t-il à BFMTV.

"Les gens sont mécontents"

À la Teste-de-Buch, Jordan Bardella a recueilli plus de 32% des voix. Pour Gisèle, 74 ans, ce résultat en hausse de huit points par rapport à 2019, n'a rien de choquant.

"Les gens sont mécontents, on augmente tout, là on a encore augmenté le gaz, on augmente l'électricité, et c'est l'essence, c'est tout. Il y a des gens qui ne s'en sortent pas", déplore-t-elle.

Les habitants s'inquiètent aussi de l'augmentation incessante des prix de l'immobilier. "Tous les locaux ne peuvent pas se loger, il y a ça et Airbnb qui prend pas mal de location" dénonce un habitant, qui parle d'un vote pour l'extrême droite qui fait office de sanction contre le gouvernement".

Du côté du Rassemblement national, on se félicite de ces résultats. "Il y a la dynamique mais il y a aussi le travail, tout le travail de nos militants, de terrain, de collage, sur les marchés, d'aller parler aux gens, d'aller parler à ses voisins, d'expliquer que c'était important ces élections européennes, ce qui explique notre score" avance Laurent Lamara, représentant du Rassemblement national dans le Bassin d'Arcachon.

Et les électeurs interrogés comptent bien voter pour le même parti lors des élections législatives organisées les 30 juin et 7 juillet prochains, après la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron au soir des résultats.

D'autres territoires ont enregistré une percée du Rassemblement national dimanche, comme la Bretagne où le parti est arrivé en tête pour la première fois avec 25,58% des voix.

Article original publié sur BFMTV.com