Vladimir Poutine au Kirghizistan pour son premier voyage à l'étranger depuis le mandat d'arrêt de la CPI

Vladimir Poutine est arrivé ce jeudi au Kirghizistan pour son premier déplacement à l'étranger depuis qu'il est visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour la "déportation" d'enfants ukrainiens.

Le président russe, qui a renoncé à assister à plusieurs sommets internationaux à cause de ce mandat d'arrêt, ne risque pas d'être arrêté lors de ce voyage, ce pays d'Asie centrale proche de Moscou n'ayant pas ratifié le Statut de Rome, traité fondateur de la Cour.

Vladimir Poutine aura un entretien jeudi avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, leur premier depuis l'offensive de Bakou au Haut-Karabakh. Il doit également échanger avec le président kirghiz Sadyr Japarov lors de cette visite qui coïncide avec les 20 ans de l'ouverture de la base militaire russe de Kant au Kirghizistan.

Les anciennes républiques soviétiques prudentes dans leur soutien à Moscou

Puis le président russe participera vendredi à un sommet de la Communauté des États indépendants, une organisation composée de pays d'ex-URSS. Seront présents son principal allié, le Bélarusse Alexandre Loukachenko, mais aussi des dirigeants plus dubitatifs quant à l'invasion de l'Ukraine, comme le Kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et l'Ouzbek Chavkat Mirzioïev.

Les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale figurent parmi les partenaires les plus proches de Moscou mais leurs relations se sont tendues depuis le début de l'assaut russe sur l'Ukraine.

Leurs chefs d'Etat se sont ainsi engagés fin septembre à Berlin à faire des "efforts supplémentaires" pour empêcher la Russie de contourner les sanctions via leurs pays, signe de leur volonté d'approfondir leurs relations avec les Occidentaux.

Livraisons de gaz

Le Kazakhstan, qui compte une importante minorité russe, a lui annoncé vouloir renforcer la langue kazakhe face à celle de l'ancien "peuple frère". Dans le Caucase, c'est avec l'Arménie que les relations se sont tendues pour la Russie depuis la victoire militaire de l'Azerbaïdjan au Haut-Karabakh. Erevan a ratifié récemment son adhésion à la CPI et affiché son rapprochement avec les Européens, au grand dam de Moscou.

Reste que les liens économiques, militaires et culturels entre la Russie et les ex-républiques soviétiques demeurent forts. Vladimir Poutine a ainsi donné le coup d'envoi la semaine dernière des livraisons de gaz russe à l'Ouzbékistan via le Kazakhstan, source de revenus alors que le secteur est frappé par les sanctions.

Poutine attendu en Chine

Vladimir Poutine est par ailleurs attendu en octobre en Chine, à l'invitation de son allié Xi Jinping, pour participer à un forum économique international. Il s'agira de son premier voyage dans ce pays, proche partenaire, depuis le début du conflit en Ukraine. Son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, s'y rendra du 16 au 18 octobre.

Si Vladimir Poutine se déplaçait déjà peu depuis la pandémie de Covid-19, et encore moins depuis l'offensive en Ukraine, il avait visité plusieurs pays d'Asie centrale en 2022. Il s'est aussi rendu en mars 2023 dans la ville occupée de Marioupol, dans le Sud de l'Ukraine.

Article original publié sur BFMTV.com