“Vivre à New York, c’est se sentir jeune et fauchée”

Marie Le Conte est une journaliste franco-marocaine qui vit à Londres. Elle s’est installée pendant cinq semaines à New York pour le travail et a raconté dans les colonnes du Times sa vie d’Européenne dans la Grosse Pomme. Le coût de la vie est la première chose qui l’a frappée, notamment pour l’alimentation :

“J’ai la trentaine et je gagne un salaire raisonnable pour Londres, mais à New York, c’était sur les basiques de la vie d’étudiant de base que je devais me rabattre.”

Pour ses sorties, mais aussi pour donner ses rendez-vous professionnels, elle s’est mise à fréquenter les bars faisant des happy hours, souvent jusqu’à 2 heures du matin (contre 23 heures à Londres). “Cela m’a fait me sentir à nouveau jeune”, s’amuse-t-elle, même si c’est plus par nécessité économique que par choix.

Autre difficulté : circuler dans les arcanes du métro new-yorkais. À côté, le “tube” londonien est une bénédiction, explique la journaliste. “Nos trains ne circulent pas à des intervalles de dix-sept minutes aux heures de pointe. À Londres, nous n’avons pas de stations portant le même nom mais, pour une raison obscure, se trouvant en réalité à quatre pâtés de maisons l’une de l’autre. Les conducteurs de la ligne Victoria n’annoncent jamais, comme s’il s’agissait d’une parenthèse désinvolte, qu’ils vont sauter les sept prochains arrêts parce qu’il s’agit désormais d’un train express.”

Pour autant, tout n’est pas difficile dans la vie quotidienne à New York. D’une part, on peut compter sur des habitants souvent (mais pas toujours) charmants. D’autre part, il est très facile de se repérer et de se déplacer grâce à un plan en quadrillage, même si la ville n’a clairement pas été conçue pour les piétons, comme l’ensemble des États-Unis du reste.

Enfin, on évoque souvent les salaires mirobolants des Américains. Pourtant, cela ne saurait masquer des “inégalités flagrantes et déchirantes” et l’existence de nombreux SDF souvent en proie à des problèmes de santé mentale. “C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles j’aurais du mal à m’installer définitivement à New York, confie Marie Le Conte. Il est difficile de s’y promener et d’y mener une belle vie sans ressentir une certaine culpabilité.

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