Violences sexuelles dans l'armée: une députée Renaissance déplore un "problème structurel"

Laetitia Saint-Paul a apporté son soutien à une jeune femme ayant porté plainte pour des agressions sexuelles lors de ses premiers mois dans la Marine. Elle veut désormais mener un combat pour libérer la parole dans l'armée.

Elle veut que le gouvernement s'empare de ce qui pourrait être un "#MeToo des armées". La députée Renaissance du Maine-et-Loire Laetitia Saint-Paul prend la parole dans les médias depuis plusieurs jours pour relayer le témoignage de Manon, jeune recrue de la Marine qui a porté plainte contre un militaire après avoir "subi de multiples agressions sexuelles".

Ce jeudi 21 mars sur BFMTV, l'élue, également capitaine dans l'armée de l'air, a encouragé "le fait que la parole puisse se libérer, que les témoignages puissent être livrés", dénonçant un "problème structurel" et des "dérives sous-évaluées".

Dépôt d'une plainte

En 2019, Manon, jeune recrue de la Marine, a embarqué sur un chaland à Brest. À bord, elle a expliqué à plusieurs médias locaux avoir été agressée sexuellement par un collègue.

"Il m'enfermait dans la cuisine et me posait sur le plan de travail. Il collait son sexe contre le mien et touchait les parties qu'il ne faut pas toucher sur une femme", a-t-elle confié à France 3 Pays de la Loire.

Lors d'une affectation sur un nouveau bâtiment, l'homme dormait dans la chambre en face d'elle. "Elle a craqué, elle en a fait part à son commandement", a relaté Laetitia Saint-Paul sur notre antenne.

Une fois sur terre, Manon a eu "ce courage de porter plainte", a poursuivi la députée qui lui a apporté "tout (s)on soutien". Elle a depuis quitté la Marine.

Une adresse mail dédiée

En s'emparant du sujet, Laetitia Saint-Paul a interpellé le ministre des Armées Sébastien Lecornu, la ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations Aurore Bergé, et le Premier ministre Gabriel Attal.

"Aurore Bergé a dédié une adresse mail pour recueillir les témoignages de ministères où il y a peu de contre-pouvoir", a-t-elle développé.

Cette adresse mail a été créée malgré le fait qu'une cellule de lutte contre les violences sexuelles dans les armées existe depuis 2014.

Un dispositif insuffisant selon la députée qui a confié recevoir de nombreux témoignages depuis ses récentes prises de parole. "J'ai l’impression que ma boîte mail professionnelle est le #MeToo des armées tellement il y a un afflux de témoignages en tout genre depuis que j’ai marqué mon soutien à Manon dans le Courrier de l'Ouest."

Article original publié sur BFMTV.com