Violences sexuelles dans les armées: le gouvernement annonce le lancement d'une mission d'inspection

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu annonce ce vendredi 12 avril dans une tribune commune avec la secrétaire d'État aux Anciens combattants Patricia Miralles publiée dans Le Monde le lancement d'une mission d'inspection sur les violences sexuelles dans les armées.

"C'est à l'agresseur de sortir du rang. Toute victime doit être écoutée, entendue, protégée", soutient le ministre dans un message sur X (anciennement Twitter).

"Nous avons mandaté l'inspection générale des armées pour qu'elle diligente une mission sur l'ensemble des mesures de prévention, de protection des victimes et de sanction des agresseurs", annonce-t-il avec la secrétaire d'État aux Anciens combattants dans la tribune.

Cette annonce fait notamment suite au témoignage fin mars d'une ancienne militaire de la Marine nationale qui dénonçait la condamnation dérisoire d'un de ses anciens camarades qui avait pourtant reconnu des dizaines d'agressions sexuelles à son encontre.

Une suspension préventive systématique

Cette mission, qui rendra son rapport fin mai, doit permettre d'améliorer la prise en charge de la victime, analyser le traitement disciplinaire et la cohérence des sanctions contre les agresseurs et renforcer les mesures de prévention, selon la tribune.

Désormais par ailleurs, "chaque fois qu'il existe une suspicion de viol ou d'agression sexuelle présentant un caractère suffisant de vraisemblance, la personne mise en cause sera systématiquement suspendue de ses fonctions", écrivent les ministres.

Une instruction a été envoyée en ce sens par le ministère le 26 mars à tous les commandements.

La mission d'inspection aura aussi pour mission de "rendre plus efficace encore" le fonctionnement de la cellule "Thémis" créée en 2014 pour recueillir les témoignages des victimes et veiller à l'application de sanctions.

Les ministres "révulsés" par certains témoignages

"Les témoignages de militaires ou anciens militaires relatés par la presse pour faire état du harcèlement et des violences sexuelles subis de la part d’autres militaires nous révulsent", dénoncent les ministres dans leur tribune.

"Un militaire s’engage dans les armées de la France pour protéger, jamais pour agresser. Alors, oui, être agressé ou harcelé sexuellement, même lorsque l’on est militaire, fait de vous une victime ; la victime d’un acte fratricide que vous avez le devoir de dénoncer", appellent-ils.

"Au sein des armées, si une victime parle, elle doit être écoutée et entendue", soutiennent Sébastien Lecornu et Patricia Miralles.

Une série de témoignages de militaires ont été publiés récemment dans les médias dénonçant des violences sexuelles dans les armées françaises.

En 2023, 167 signalements pour violences sexuelles ou sexistes ont été adressés à la hiérarchie des armées et 59 traités par la cellule Thémis, soit un total de 226 cas qui ont fait l'objet de l'ouverture d'un dossier.

Article original publié sur BFMTV.com