Violences conjugales: l'une des accusatrices de Stéphane Plaza prend la parole

L'une des accusatrices de Stéphane Plaza prend la parole. Plus d'un mois après avoir témoigné pour Mediapart dans le cadre d'une enquête sur les "manipulations", "pressions" et "maltraitances" de l'animateur de M6, dénoncées par trois anciennes compagnes, Jade (un nom d'emprunt, afin de rester anonyme) se confie ce dimanche au Parisien.

Le journal révèle notamment que cette ancienne compagne de l'agent immobilier, star de plusieurs émissions de la sixième chaîne comme Recherche appartement ou maison, aurait porté plainte pour "violence par conjoint ou ex-conjoint" le 13 octobre, avant qu'une autre accusatrice lui emboîte le pas:

" (Je) veux que ça se sache et que ça s’arrête, que ça ne se reproduise pas sur d’autres femmes", explique la trentenaire.

Jade est la femme qui avait assuré auprès de Mediapart que Stéphane Plaza lui avait fracturé l'annulaire et luxé le majeur et l’index au cours d'une dispute en 2022, avant de "l’attraper par le col avec les deux poings collés sous sa mâchoire" et "plaquée contre un mur, son avant-bras en travers de (s)a gorge."

Des "crises de violences"

Dans les colonnes du Parisien, elle se souvient d'un homme capable de "crises de violence, au cours desquelles il peut taper dans sa voiture ou jeter ses baskets contre le mur", qui pouvait se montrer "infernal" comme "très aimant".

Elle revient sur leur rencontre, en 2017, par l'intermédiaire d'un ami. Elle cherche alors un emploi et lui glisse un CV à la suite d'une représentation de l'animateur au théâtre, qui la rappelle:

"J’ai bossé comme une dingue sans prendre de week-end, ni de vacances pendant cinq ans" raconte-t-elle. "J’étais disponible jour et nuit, je n’ai jamais coupé. Et pendant la première année, je travaillais sur un projet sans rémunération."

"On ne digère pas les violences comme ça"

Une relation amoureuse se crée dans le même temps. Ils emménagent ensemble, mais l'animateur est rarement là, toujours selon son récit. Elle raconte au Parisien que lorsqu'elle lui fait part de son intention de le quitter, en 2020, il lui jette un colis au visage. Deux ans plus tard intervient la blessure à la main. "Je travaillais pour M. Plaza et je vivais chez lui donc je me sentais piégée. Mais j’ai gardé toutes les preuves au cas où il me menacerait à nouveau."

Elle dépose néanmoins la radio chez un huissier et cesse de travailler pour Stéphane Plaza. Elle raconte que Mediapart, alors en cours d'enquête, l'a contactée quelques mois plus tard:

"J’ai d’abord refusé par peur de la réaction de Stéphane Plaza et puis j’ai accepté parce qu’il y avait d’autres témoignages. On ne digère pas les violences comme ça. Et là, je me sentais moins seule."

Elle évoque le soutien dont bénéficie l'animateur: "C’est destructeur pour les victimes de voir que des gens le défendent sans savoir ce qui se passe dans son intimité."

Défense de Stéphane Plaza

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "violences conjugales" à la mi-octobre après que deux femmes ont adressé un courrier à la procureure de Paris pour dénoncer des comportements violents à leur encontre dans le cadre de leur relation avec Stéphane Plaza. En parallèle, M6 a annoncé l'ouverture d'une enquête interne.

L'animateur se défend des accusations qui pèsent sur lui. Après les révélations de Mediapart, ses avocats ont dénoncé "des accusations diffamatoires et injurieuses", et assuré que les trois femmes qui ont témoigné "sont visées par une plainte pénale qu'il a déposée (contre elles) pour harcèlement et cyberharcèlement."

"Je n'ai jamais contacté personne, et je n'ai reçu aucune plainte", assure Jade au Parisien.

Article original publié sur BFMTV.com