Violences conjugales : 208 000 victimes recensées en 2021 en France, une hausse de 21 % en un an

Issy-les-Moulineaux, France - November 19, 2020. View of a judicial police officer's crest hanging on the shirt of a police or gendarmerie investigator. In the foreground, the crest of a judicial police officer is visible. in the background, part of the computer screen and a bust of Marianne appear blurry.

VIOLENCES CONJUGALES - Les services de police et de gendarmerie ont recensé 208 000 victimes de violences conjugales en 2021, soit une hausse de 21 % par rapport à 2020, selon les données du service statistique du ministère de l’Intérieur (SSMSI) diffusées ce jeudi 15 décembre.

Deux tiers de ces violences sont des violences physiques (66 %), un peu moins d’un tiers sont des violences psychologiques ou verbales, note le SSMSI, qui ajoute que les violences sexuelles conjugales enregistrées sont très peu fréquentes (4 %). « Dans 85 % des cas, il s’agit alors d’un viol ou d’une tentative de viol », peut-on lire dans le rapport.

La très grande majorité, 87 %, des victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire sont des femmes, 98 % quand il s’agit de violences sexuelles. Et 89 % des mis en cause enregistrés en 2021 sont des hommes.

La moitié des victimes a entre 25 et 39 ans, les violences entre conjoints/petits-amis étant très rares chez les moins de 20 ans (5 % des victimes) et à partir de 60 ans (4 % des victimes). Cependant, les victimes de violences sexuelles sont nettement plus jeunes que les autres victimes de violences conjugales, puisque la moitié a moins de 30 ans, et 13 % ont moins de 20 ans.

La Guyane, la Seine-Saint-Denis, le Nord, la Réunion, le Pas-de-Calais et le Lot-et-Garonne sont les départements où le nombre de femmes victimes enregistrées pour 1 000 habitantes est le plus élevé.

Une conséquence de la libération de la parole

Le service de statistique relève que le nombre d’enregistrements de faits a « pratiquement doublé depuis 2016, dans un contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie ».

Cette sensibilisation de plus en plus forte de la société au phénomène des violences conjugales a incité les victimes à porter plainte pour des faits anciens. En effet, si les violences conjugales enregistrées ont augmenté de 21 % en 2021, pour un quart d’entre elles (28 %), ces faits sont antérieurs à 2021. En comparaison, la part des faits anciens dans les violences enregistrées en 2016, était de 18 %.

Les victimes de violences conjugales signalent rarement aux services de sécurité les faits qu’elles ont subis. Ainsi, d’après l’enquête de victimation Genese, moins d’une victime de violences conjugales sur quatre a porté plainte en 2020.

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