Ponts à hauban : Vladivostok rafle le record à la Chine

On connaissait le Vladivostok du Transsibérien. Voici le Vladivostok des ponts à hauban géants. Inaugurés l’an dernier, le pont de la Corne d’Or, au centre, et le pont Rousski, qui relie le continent à l‘île Roussky, font désormais partie intégrante du paysage urbain. Avec ses 1104 mètres de portée, le pont Rousski est même le plus long pont à hauban au monde, un record volé au voisin chinois. Les haubans, ce sont ces câbles métalliques qui soutiennent l’ouvrage. Il les fallait à l‘épreuve des conditions climatiques de l’extrême-orient russe. C’est une entreprise française qui s’est attelée au défi, de la conception à la pose, en passant par la fabrication. “Nous savons, dans une gaine d’un certain diamètre, mettre plus de câbles en acier que ce que savent faire nos concurrents donc d’une certaine manière réduire les efforts de vent sur l’ouvrage,” explique Jean-Daniel Le Bon, ingénieur chez Freyssinet, entreprise du groupe Vinci. Ces vents peuvent atteindre 250km/h. Pour réduire la marge d’erreur, un modèle réduit du pont a été testé dans une soufflerie de Nantes, en France. Une fois leur résistance validée, les haubans ont pu être fixés au pylônes, des géants de béton de 320 mètres de haut – la hauteur de la tour Eiffel. L’ouvrage est aussi conçu pour résister à une large amplitude thermique, de – 40 à + 40 degrés Celsius. Le chantier a d’ailleurs été une épreuve physique. “Nous avons travaillé à des températures ressenties allant à moins 40 degrés, sept jours sur sept, 24h sur 24,” se souvient Jean-Daniel Le Bon. Les ponts à haubans sont emblématiques du renouveau de cette ville de 600.000 habitants, que Moscou entend développer pour faire face à la montée en puissance de la Chine.