L'Italie ajoute la crise politique à la crise économique

L’Italie, fébrile après les coups de théâtre du week-end, attend de savoir ce que penseront les marchés de la décision de Mario Monti de démissionner. Le président du Conseil a décidé de jeter l‘éponge, d’ici la fin du mois (après le vote du budget), suite aux critiques nourries du parti de Silvio Berlusconi à son encontre; Silvio Berlusconi qui a annoncé, samedi, briguer un sixième mandat à la tête de l’Italie. Mario Monti a vécu comme une trahison le fait que le Parti De la Liberté (Partito del Popolo della Liberta) refuse de voter des réformes nécessaires mais loin d‘être populaires, alors que le parti de Silvio Berlusconi s‘était engagé à soutenir sa politique d’austérité. “Nous continuons à avoir beaucoup d’estime pour lui mais nous avons signalé le malaise des Italiens face à sa politique économique. Nous rejetons ces accusations d’irresponsabilité, car nous voterons le budget”, a déclaré Angelino Alfano, le leader du Parti du Peuple de la Liberté. Les élections devraient donc être anticipées d’un mois et se dérouler fin février-début mars. Dans les rues de Rome, les avis sont partagés. “Monti a bloqué l‘économie et par conséquent toutes les familles souffrent de la crise, donc je pense que nous avons besoin d’un renouveau, mais bien sur ce ne sera pas facile pour celui qui va arriver maintenant….”, estime cet homme. “Berlusconi fait du mal à l’Italie… voir que nous sommes encore capables d’accepter certaines choses, qu’il y a encore des gens pour le soutenir, voir que certains le croient encore, c’est hallucinant, ils croient encore à toutes ces fables !”, ironise celui-ci. Le temps de l’entente cordiale est donc terminé. Silvio Berlusconi dénonce l’absence de croissance et la politique fiscale de l’actuel président du Conseil, une stratégie populiste décriée par Mario Monti : c’est aussi l‘élément déclencheur de sa démission.