Qui est Victor Belmondo, petit-fils de "Bébel" à l'affiche de la comédie "Envole-moi"?

Victor Belmondo et Yoann Eloundou dans
Victor Belmondo et Yoann Eloundou dans

On peut voir son visage et son nom sur les colonnes Morris depuis le mois dernier. Victor Belmondo, petit-fils de "Bébel", et fils du pilote automobile Paul Belmondo et de la cuisinière cathodique Luana, est à l'affiche ce mercredi 19 mai d'Envole-moi, comédie dramatique sur l'amitié inattendue entre un jeune oisif et un ado de douze ans atteint d'une maladie grave.

Déjà vu au cinéma dans Mon bébé de Liza Azuelos et All inclusive de Fabien Onteniente, Victor Belmondo apparaît pour la première fois en tête d'affiche. Âgé de 27 ans, il ne se destinait pourtant pas à devenir comédien. "Mon père ne voulait pas que je n'apprenne qu'à jouer, c'est une activité trop aléatoire", évoquait-il ainsi dans un portrait de Libération en 2019.

C'était malgré tout un enfant de la balle, et l'appel de la scène était irrésistible pour celui qui a hérité des traits de son célèbre grand-père. C'est en tournant à l'âge de 10 ou 11 ans un court-métrage avec Jean-Paul Belmondo qu'il a eu le déclic. Il y avait eu des signes avant-coureurs: "Dès l'école primaire, j'ai commencé à faire le pitre à longueur de journée, et pas forcément pour amuser la galerie, puisqu'il m'arrivait d'être le seul spectateur de mes numéros." Enfant, il errait "souvent" dans les couloirs du Théâtre des Variétés, dont son grand-père était le propriétaire.

https://www.youtube.com/embed/rVckCelfruE?rel=0

"J'ai pris des cours de théâtre, j'ai démarché les agents"

Elevé dans la ville cossue de Vaucresson (Hauts-de-Seine), il assure dans Libération avoir "eu une éducation", et avoir travaillé dès l'âge de 16 ans: "J'ai fait des bobuns, puis j'en ai livré. Nos parents veillaient à ne pas nous gâter." Il a "tout mis en œuvre" pour réaliser son rêve de cinéma, expliquait-il récemment à Version Femina: "J'ai pris des cours de théâtre, j'ai démarché les agents à 17-18 ans, j'ai intégré une école de cinéma."

Sur les plateaux, son "naturel confondant" séduit les metteurs en scène. Victor Belmondo se noue d'amitié en particulier avec Xavier Beauvois, le réalisateur des Hommes et des Dieux. Le jeune homme sera à l'affiche de son nouveau film, Albatros, dont la sortie est prévue en novembre prochain. Christophe Barratier (Les Choristes), qui l'a dirigé dans Envole-moi, son "premier, premier rôle", ne tarit pas d'éloges sur ce comédien "aérien", "à la fois costaud et fragile", dont "on va encore beaucoup entendre parler":

"Je suis allé voir ce qu’il a fait. Surtout, je l’ai rencontré. Dès que je l’ai vu, c’est devenu une évidence. J'ai trouvé qu’il dégageait quelque chose de complètement iconoclaste. Il était sérieux, parce que c’était la première rencontre, mais j’ai très vite su que derrière son sérieux, il y avait cette nonchalance, un côté gamin qui ne ratait pas une occasion de se distraire."

"Il a une insouciance, pas une inconscience!"

"Ce qui est curieux", poursuit le réalisateur, "c'est que je craignais que sa nonchalance soit fatigante. Je me demandais s'il serait capable de manifester autre chose. Il m'a tout de suite rassuré. Il a une insouciance, pas une inconscience! Il a aussi cette grande facilité à faire effleurer la mélancolie et la tristesse, et même une blessure intérieure. C’est un grand bosseur. Il a une formation très solide. C’est un merveilleux instrument. C'est une très belle rencontre."

Son rôle dans Envole-Moi constitue presque un autoportrait. Victor Belmondo joue un "fils de" qui apprend à digérer son héritage familial en découvrant sa vocation. "Je n’arrive pas à gérer ma vie de privilégié", lance-t-il tout confus dans le film. Une phrase qui résonne différemment dans sa bouche. Pour mener à bien ce film, Victor Belmondo a pu compter sur le soutien de Christophe Barratier: "Je me suis fait un point d’honneur de ne pas aborder ce sujet avec lui, d’autant qu’il n’est pas le fils, mais le petit-fils de Jean-Paul."

Son illustre nom de famille a pu être un handicap. Les insultes reçues lors de la sortie de Mon Bébé sont encore gravées en lui. Pour autant, il n'a jamais voulu prendre de pseudonyme: "Ça aurait été trahir ce que je suis. Il faut assumer", a-t-il expliqué à Version Fémina, avant de conclure: "Mes parents m'ont alors dit qu'il ne fallait pas relever, que porter ce nom n'était pas anodin [...] Certains exigeront plus de moi, mais, grâce à la popularité de mon grand-père, j'ai aussi la chance que mon nom soit accompagné d'une grande bienveillance. À moi de transformer tout cela en énergie de travail."

Article original publié sur BFMTV.com