Victime de harcèlement scolaire, un adolescent tente de se suicider et est sauvé par sa sœur aînée

La jeune fille est intervenue juste à temps pour empêcher son frère de se pendre. Pour expliquer son geste, le collégien évoque des brimades subies à l'école.

Le jeune garçon affirme que les insultes répétées de plusieurs camarades l'ont poussé à passer à l'acte (Photo : Maskot)

Un drame évité de peu qui en dit long sur l'état de détresse psychologique dans lequel se trouve le jeune garçon. Il y a quelques semaines, un adolescent âgé de 14 ans a tenté de se donner la mort chez lui, en raison du harcèlement qu'il subit de la part de plusieurs camarades au collège.

Comme le révèle Le Parisien, les faits se sont produits le 17 novembre dernier. Après avoir dîné avec sa famille ce soir-là, le jeune garçon est monté dans sa chambre sans que rien ne laisse présager ce qui allait arriver. Vers 22h30, sa sœur aînée âgée de 20 ans aurait entendu des "bruits sourds" provenant de la chambre de son frère. Elle serait donc allée le voir et l'aurait trouvé en train de "convulser au bout d'une corde".

"Il a eu le temps d’arrêter de respirer"

Horrifiée, la jeune fille est venue en aide à son frère et a immédiatement alerté ses parents. Les secours sont rapidement arrivés sur place et le garçon a été hospitalisé dans la foulée. Souffrant d'une entorse des cervicales et de brûlures au cou provoquées par la corde, il a finalement été mis hors de danger, mais reste depuis en observation.

A la suite de cette tentative de suicide, une enquête a été ouverte et confiée à la gendarmerie de Seine-et-Marne. Les expertises médicales ont d'ores et déjà permis d'établir que l'adolescent était passé à "quelques secondes" du trépas. "Il a eu le temps d’arrêter de respirer, résume sa mère, citée par Le Parisien. Heureusement que sa sœur a entendu son corps cogner le mur. Si elle n’avait pas été là, c’était fini."

Un harcèlement continu depuis la rentrée de septembre

Les enquêteurs tentent également de comprendre les raisons qui ont poussé cet élève de 3e à essayer de mettre fin à ses jours en se pendant. Après coup, la victime et ses proches ont ainsi évoqué le harcèlement scolaire subi depuis plusieurs années par le collégien. Selon ses parents, le garçon avait ainsi été la cible de brimades récurrentes d'autres élèves en classe de 6e, puis de 5e. La situation s'était ensuite calmée en 4e, mais a repris de plus belle depuis la dernière rentrée scolaire.

Depuis le mois de septembre, l'adolescent est ainsi harcelé par un groupe de cinq garçons, "dont deux en particulier qui se moquent de lui dans le bus scolaire, la cour de récréation et la cantine", révèle Le Parisien. "J’ai craqué à cause de tout ça, explique la victime", contactée dans sa chambre d'hôpital par le quotidien régional.

Il décide de se suicider... après une "journée contre le harcèlement scolaire" au collège

Deux événements en particulier auraient fini par déclencher le passage à l'acte du jeune garçon. Le jour du drame, son ancienne petite amie se serait ainsi fait gifler devant lui par l'un de ses harceleurs. "Il a voulu la défendre et s’est fait insulter de tous les noms", complète la mère de l'adolescent.

Cependant, c'est en réalité cinq jours plus tôt que le garçon aurait commencé à penser au suicide, au terme d'une... "journée contre le harcèlement scolaire" organisée au collège ! "Mon fils a confié à la pédiatre qu’il a prémédité sa tentative depuis, car selon lui, il y a beaucoup de discours mais rien n’est fait, affirme sa maman, toujours citée par le quotidien francilien. Son geste lui paraissait la seule solution pour arrêter le harcèlement."

Le rectorat botte en touche

Interrogé par Le Parisien au sujet de cette affaire, le rectorat de Créteil a reconnu qu'une "situation de conflit avec quelques élèves" avait été identifiée il y a quelques années et affirme "que la situation a été prise en charge". Il assure en revanche que la situation actuelle de harcèlement n'avait pas été signalée auprès des autorités éducatives.

"Comme le collège n’a jamais rien fait, je pensais que cela ne servait à rien", répond toutefois le jeune garçon, qui estime, tout comme ses parents, ne pas avoir été protégé par l'institution. Du côté du rectorat, l'heure est en tout cas à la retenue en attendant les résultats de l'enquête : "Concernant l’incidence entre d’éventuelles relations, entre ce qu’il se passe au collège et le geste de cet élève, nous attendons la décision du procureur".

VIDÉO - Agathe Lemaitre, dont la sœur, victime de harcèlement scolaire s'est suicidée : "Elle commence à se mutiler et pense que tout est de sa faute"