Victime d'un canular, une famille voit arriver une quarantaine de policiers armés à son domicile

Ils ont eu la peur de leur vie. Une famille a vu arriver à son domicile, en pleine nuit, une quarantaine de policiers lourdement armés, qui pensaient intervenir sur un féminicide. "C'est la police. Vous êtes toute seule dans votre domicile madame?", peut-on entendre sur les images de vidéosurveillance que BFMTV a pu consulter.

Les quatre brigades de policiers cherchent à interpeller le père de famille, qu'ils pensent être coupable de féminicide. En réalité, la famille a été victime de "swatting", un canular téléphonique qui vise à faire déplacer inutilement les policiers.

"Mon père a tiré une balle dans le ventre de ma mère"

"Ils ont dit qu'ils avaient reçu un appel d'un enfant se présentant comme le nôtre. Il a dit aux policiers: 'dépêchez-vous, il faut venir, mon père a tiré une balle dans le ventre de ma mère'", explique la mère de famille à BFMTV.

Un véritable traumatisme pour les victimes, qui peinent à se remettre du choc. "On a toujours ces images de policiers, on les voit partout dans la maison. Surtout celui qui nous fixait avec son arme dehors. Quand je sors, c'est le premier endroit où je regarde. On n'arrive pas à passer à autre chose. On y pense tout le temps."

Un phénomène qui se multiplie

Ce phénomène de "swatting", qui vient des États-Unis, progresse de plus en plus en France. Comme l'explique Sonia Fibleuil, porte-parole de la police nationale, il concerne "tous les territoires", "dans la mesure où c'est un phénomène qui se fait également sur internet".

"Ça peut être des appels téléphoniques, par mail ou sur les réseaux sociaux. On a une multiplicité des modes opératoires, c'est cela qui est nouveau", détaille-t-elle.

Dans l'actualité récente, de nombreuses fausses alertes se sont multipliées ces derniers mois. Des faits qui ont commencé à survenir au lendemain de l'attaque qui a coûté la vie à l'enseignant Dominique Bernard, à Arras. Des établissements scolaires, des musées et des aéroports ont quotidiennement été victimes d'évacuation et d'alerte à la bombe pour colis suspect.

Les auteurs de ces actes malveillants s'exposent à une sanction pénale: jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.

Article original publié sur BFMTV.com