Quand le verre romain vieux de 2000 ans se transforme en nanomatériau

L'examen de petits morceaux de verre vieux de 2000 ans indiquent qu'ils se sont petit à petit recouverts d'une fine couche de cristaux photoniques. Des nanostructures d'un grand intérêt pour l'industrie optique.

La verrerie romaine a connu un immense essor après le 1er siècle après J.-C. et les objets issus de cette industrie, récipients ou réalisations plus artistiques, sont connus dans tout le monde romain. Certains intacts et d'autres moins bien conservés. Sont également retrouvés des milliers de petits fragments de bibelots qui furent brisés dès cette époque. Plusieurs affichent à leur surface de magnifiques couleurs irisées : du bleu, du vert, de l'orange et même des reflets dorés. Ces débris sont aujourd'hui utilisés en orfèvrerie tandis que les plus gros morceaux sont exposés dans des musées.

Un miroir doré

Quelques-uns atterrissent aussi dans des laboratoires de physique comme le Silklab de l'Université Tufts, à Boston (Etats-Unis), où ils ont été examinés par Fiorenzo Omenetto et Giulia Guidetti, experts en science des matériaux. Les deux chercheurs ont notamment étudié un fragment de verre retrouvé près de l'ancienne ville d'Aquilée, en Italie, et surnommé "verre wow" tant ses couleurs ont impressionné : il a gardé sa patine vert foncé d'origine mais une partie de sa surface est recouverte d'une fine couche, d'un millimètre d'épaisseur, qui affiche un reflet doré presque parfait, semblable à celui d'un miroir.

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La datation de l'échantillon révèle qu'il a été fabriqué entre le 1er siècle avant J.-C. et le 1er siècle après J.-C. à partir, d'après l'analyse chimique, de sable en provenance d'Egypte. L'examen au microscope à balayage électronique indique, lui, que la pellicule mordorée est composée de couches de silice très régulières, d'une épaisseur micrométrique, alternant haute et basse densité. Un arrangement qui rappelle les miroirs de Bragg (mis au point par William Lawrence Bragg, lauréat du prix Nobel de physique de 1915) où chaque couche réfléchit fortement une longueur d'onde différente. L’empilement vertical de dizaines de couches de Bragg a donné à la pellicule son [...]

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