La vente de cigarettes prospère sur les réseaux sociaux, selon une étude

Une manière détournée de faire face à l'augmentation du tabac. Quelques jours seulement après l'annonce par la Première ministre Élisabeth Borne d'une nouvelle augmentation du prix du paquet de cigarettes, une étude chaperonnée par British American Tobacco (BAT), l'un des principaux fabricants de tabac à l'échelle planétaire, s'inquiète de la vente de plus en plus massives de cigarettes sur internet.

Selon ces travaux que BFMTV.com a pu consulter, et qui ont été réalisés en collaboration avec Webdrone, spécialiste dans la détection digitale de produits contrefaits, deux réseaux sociaux, Facebook et Snapchat, seraient fortement touchés par ces reventes.

Moitié prix

Dans le détail, depuis le début de l'année, un peu moins de 10.000 résultats ont été recensés sur ces deux sites dont 8814 sur Facebook et son service Marketplace ou sur des groupes crées par des utilisateurs, et 1064 sur des comptes Snapchat.

Ces annonces ont été divisées en deux grandes catégories: la contrebande et la contrefaçon. De plus, les auteurs de ces travaux notent qu'à 2474 reprises sur Facebook, et à 209 reprises sur Snapchat, au moins deux marques différentes de cigarettes sont mentionnées dans ces annonces.

Contacté par Le Parisien, Vincent Zappia, responsable des affaires publiques chez BAT, partie prenante de cette étude, ajoute que "les paquets y sont vendus entre 3 et 5 euros quand ils sont à plus de 10 euros chez les buralistes", qui détiennent pourtant le monopole d’État de la vente des cigarettes en France.

"Cette étude montre que les réseaux sociaux sont complètement complaisants à l’égard de ces ventes illégales", dénonce-t-il encore.

Un trafic proche des frontières

Géographiquement, il est également intéressant de constater que les cigarettes de contrebande sont présentes majoritairement en Île-de-France et en Occitanie, cette dernière étant une zone frontalière de l'Espagne et d'Andorre privilégiée par les revendeurs.

La Nouvelle-Aquitaine ainsi que les Hauts-de-France sont quant à elles plus concernées par la contrefaçon, de nombreuses usines de fabrication de cigarettes étant présentes en Belgique et aux Pays-Bas.

Ce n'est pas la première fois que la vente de tabac sur internet est pointée du doigt. En 2019 déjà, les buralistes se sont plaints de ce commerce parallèle qui représenterait pour eux un manque à gagner de quelque 18 milliards d'euros.

Article original publié sur BFMTV.com