Venezuela : en menaçant les journalistes, le régime a perdu tout sens de la décence

La ministre des Affaires étrangères Delcy Rodriguez parle sous le regard de Simon Bolivar, père de l'indépendance du Venezuela, lors d'une conférence de presse le 29 mars à Caracas.

Une ministre a comparé les correspondants de presse étrangers aux médias qui ont attisé la haine au Rwanda et favorisé le génocide en 1994.

Un communiqué du ministère du Pouvoir populaire pour les relations extérieures, daté de samedi et repris sur le site de l’ambassade de la république bolivarienne à Paris, nous apprend que la titulaire du portefeuille, Delcy Rodriguez, ainsi que son homologue chargé de la Communication et de l’Information, Eduardo Villegas, ont convoqué samedi à Caracas les journalistes étrangers accrédités dans le pays afin de les «prier instamment de fournir une couverture équilibrée» des événements en cours dans le pays : des manifestations de l’opposition au gouvernement socialiste pour obtenir des élections anticipées, dont le bilan s’élève ce mercredi à 26 morts.

Insistant sur «l’importance des médias dans la promotion de la stabilité et de la paix d’un pays», la cheffe de la diplomatie a affirmé que le Venezuela était victime «d’une campagne médiatique mondiale agressive» et a invité les correspondants accrédités à «ne plus tramer de campagnes de haine». «La violence des derniers jours n’atteint pas 1% du territoire national, juge Delcy Rodriguez, mais n’importe où dans le monde l’impression donnée est que le Venezuela est un pays en guerre.»

Pour étayer ses dires, la ministre emploie un argument pour le moins choquant : «Il existe des cas emblématiques dans le monde où des organismes de justice internationale ont déterminé la responsabilité de moyens de communication dans l’encouragement de guerres civiles, comme dans le cas du Rwanda.»

Perpétuité

En décembre 2003, le Tribunal pénal international pour le Rwanda siégeant en Tanzanie a condamné trois responsables de médias à la prison à perpétuité : l’animateur d’une revue et les fondateurs de Radio Mille Collines, station qui a multiplié les messages de haine contre les populations tutsies, et une fois le génocide enclenché, entre avril et août 1994, indiqué aux miliciens hutus les endroits où (...)

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