Un vaste réseau urbain sous la végétation amazonienne : le LiDAR révèle les vestiges de la civilisation Casarabe en Bolivie

Avant l’arrivée des conquistadors européens, la forêt amazonienne a abrité des civilisations avancées comme la culture Casarabe, en Bolivie, qui était organisée en sites urbains fortifiés et reliés par un vaste réseau de digues et de canaux. Des constructions monumentales surélevées et des pyramides coniques de plus de 20 mètres de hauteur en occupaient le centre. De quoi révolutionner l’archéologie en Amérique du Sud ! Mais le temps presse, car la déforestation menace de détruire ce patrimoine culturel inégalé.

De l’Amérique latine précolombienne on connaît surtout les cultures andines (Inca, Moche, Nazca…), associées à des constructions monumentales et une complexe organisation sociale. Mais pour ce qui est du vaste bassin amazonien, les chercheurs ont très longtemps considéré que les communautés qui le peuplaient avant l’arrivée des conquistadors étaient de simples chasseurs-cueilleurs qui se déplaçaient par petits groupes dans la forêt, sans grande influence sur leur environnement. Une idée fausse, comme le montrent les travaux d’une équipe internationale dirigée par l’archéologue allemand Heiko Prümers, dont les derniers résultats viennent d’être publiés dans la revue . Les chercheurs fouillent depuis plus de vingt ans dans la région des Llanos de Mojos, au sud-ouest du bassin amazonien, dans l’actuelle Bolivie, et ils ont déjà mis en évidence la persistance, dans la savane, de vestiges de la civilisation Casarabe qui y occupait une zone recouvrant 16.000 km2, entre le 6e et le 15e siècle de notre ère. En 2019, le recours à la technologie LiDAR (Light Detection and Ranging) leur a permis de passer à la vitesse supérieure en révélant la présence de multiples sites, dont deux établissements de plus de 100 hectares. Cette découverte montre non seulement combien la technologie laser est une aide précieuse pour les archéologues, mais aussi combien elle permet de battre en brèche les idées reçues – et, ce faisant, de réécrire l’histoire.

Végétation du bassin amazonien, région des Llanos de Mojos, en Bolivie Crédit : Heiko Prümers / DAI KAAK
Végétation du bassin amazonien, région des Llanos de Mojos, en Bolivie Crédit : Heiko Prümers / DAI KAAK

Survol de la végétation dans la région des Llanos de Mojos, en Bolivie. © Heiko Prümers / DAI KAAK

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