Van Gogh : les derniers moments d'un peintre incompris avant son suicide

Enfermé depuis des mois à l’asile Saint-Paul, près de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), parce qu’il s’était coupé l’oreille dans un accès de folie, Vincent Van Gogh, 37 ans, étouffe. Il se sent seul et souhaite se rapprocher de Paris et de son frère Théo, qui vient d’avoir un enfant. Le 20 mai 1890, Vincent débarque à Auvers-sur-Oise, un charmant village prisé des peintres à une trentaine de kilomètres de la capitale. On rencontre aussi à Auvers-sur-Oise le docteur Gachet. Originaire de Lille (Nord), Paul Gachet a fait sa thèse sur la mélancolie et connaît bien les troubles qui affectent Van Gogh. Il est également graveur et ami des impressionnistes. Auvers apparaît comme une bouée de sauvetage pour l’artiste : à l’auberge Ravoux, Van Gogh loue 1,50 franc la nuitée une chambre de sept mètres carrés, il vient déjeuner et peindre dans le jardin du docteur Gachet, qui le soigne. Il plante son chevalet devant les maisons à toit de chaume, les champs de blé, l’église… et va peindre 74 toiles : plus d’une par jour ! Mais le peintre incompris (il ne vendra qu’un seul tableau de son vivant) est rattrapé par ses démons. Le 27 juillet 1890, au milieu des champs, il se tire une balle de revolver dans l’abdomen. Agonisant, il regagne l'auberge Ravoux, où il succombe à sa blessure le 29 juillet.

Si les lieux paraissent habités, c’est parce que Van Gogh, qui a failli devenir pasteur, transpose ici sa ferveur spirituelle. Sous son pinceau mû par un élan mystique, les éléments tourbillonnent, (...)

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