Le Val-Fourré «restera une zone d’habitat social»

Le Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, le 6 juin. 411 millions d'euros ont été investis.

Dans ce quartier de Mantes-la-Jolie, plus grande ZUP de France en 1959 et marqué par des émeutes en 1991, les conditions de vie s’améliorent grâce aux rénovations. Mais il reste un ghetto de pauvreté.

Il y a désormais des palmiers au Val-Fourré. Des dizaines, bien alignés. Comme sur les places de centres-ville de Paca ou de Languedoc-Roussillon. D’un côté de l’esplanade aux palmiers, la grande mosquée du quartier et, autour, des immeubles aux façades rénovées et sécurisés, avec des interphones ou des codes. Il y a encore dix ans, il y avait là des voitures mal garées, des épaves et des espaces collectifs laissés à l’abandon. Entre-temps, le Val-Fourré, cité étiquetée «sensible» de 22 000 habitants située sur la commune de Mantes-la-Jolie dans les Yvelines, a bénéficié, comme 500 autres quartiers en France, des crédits de l’agence nationale de rénovation urbaine (Anru).

Créé en 2003 par Jean-Louis Borloo, alors ministre de la Ville, ce plan d’aménagement gigantesque, qui a mobilisé plus 44 milliards d’euros (12 milliards directement de l’Anru, le reste par les collectivités et les bailleurs), a permis de changer le visage des banlieues françaises. Pas toutes, et pas complètement. D’où le déblocage annoncé de 5 milliards supplémentaires pour un Anru 2 qui permettra de terminer les rénovations entamées et de s’attaquer aux endroits qui n’avaient pas été touchés (lire ci-dessus). Le Val-Fourré, lui, restera dans le dispositif. Trois de ses sous-quartiers n’ont pas encore été rénovés. Mais, surtout, malgré ses façades ripolinées, ses nouveaux équipements, ses programmes d’accession à la propriété ou sa belle place aux palmiers, l’endroit reste un ghetto de pauvreté. Le revenu moyen par ménage plafonne à 9 000 euros par an, contre plus de 21 000 euros en moyenne en région parisienne. 65% des jeunes adultes sont ici sans diplôme. Le taux de chômage est deux fois et demi supérieur qu’ailleurs.

Ségrégation. Le Val-Fourré fait pourtant partie des bons élèves de la rénovation (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Rénovation urbaine : «Le regard que les habitants portent sur eux-mêmes a changé»
La Ville redessine les quartiers prioritaires
Repères. Quartiers prioritaires
Les contrôleurs aériens en grève à la fin du mois
«40 millions d'automobilistes», le lobby qui en fait des caisses