Valérie Benaïm, auteure de Il n’est pas celui que vous croyez : "Ce livre m’a chamboulée"

Tout d'abord, qu'est-ce qui vous a le plus surpris en enquêtant pour le livre ?

Valérie Benaïm. De façon assez caricaturale, j'avais une image facile d’elles. C’était tout noir ou tout blanc, bien ou mal. Je me suis vite rendu compte que le sujet était beaucoup plus complexe car l'âme humaine l’est. Je pensais que ces femmes étaient loin de moi. Ce qui m'a le plus troublée, c'est à quel point il y avait, bien sûr, des points de dissemblance, mais aussi des points sur lesquels je pouvais me retrouver. Elles sont toutes traversées par des choses que l'on connaît : le besoin de soigner, de défendre, de comprendre… Nous sommes toutes équipées de curseurs, que nous poussons plus ou moins loin.

Comment ce sujet est venu à vous ?

J’ai toujours été attirée par ce que je ne comprends pas, ce qui m'est étranger. Concernant ce sujet, j'étais en train de regarder les informations quand je suis tombée sur un reportage évoquant le meurtre du caporal Arthur Noyer. J’ai appris à ce moment-là l’existence d’une femme qui aurait entretenu des relations avec Nordahl Lelandais, son meurtrier (et meurtrier de la petite Maelys, nldr). Une femme qui en serait tombée amoureuse. Pour moi, c'était un sujet qui ne concernait que les Américains, nos cousins lointains un peu dingues. En commençant à enquêter, je me suis rendu compte que ce sujet était également présent en France, qu’il y avait de nombreuses femmes qui écrivaient à des hommes condamnés pour des crimes de sang. J’avais besoin de comprendre. J'ai commencé à lire des articles de presse, des interviews, et puis je me suis dit : "Il faut que je me lance".

Y'a-t-il un profil type ?

On pourrait le croire mais non. J'imaginais des personnes un peu en détresse, très seules. Bien sûr, il y en a mais vous avez aussi des femmes totalement insérées qui ont été mariées, avec des enfants, qui ont un travail formidable. Ça touche toutes les catégories de la société.

Sont-elles toutes sous-emprise ?

Je ne crois pas. Il y en a, je pense notamment à Elisabeth qui a le sentiment d'avoir vécu l’emprise avec Nordahl Lelandais. Mais je parle aussi de Sofia qui vit une histoire d'amour avec un ancien prisonnier, rencontré derrière les barreaux. La première chose à laquelle on pense, comme me le dit un directeur de prison, c’est qu’il n’y a pas d’amour de la part de ces hommes mais un intérêt : dans ces histoires, le prisonnier va trouver...

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